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Peugeot conçoit ses véhicules en CAVE

En partenariat avec l’Ensam, PSA teste l’une des premières salles d’immersion cubique de France. Le constructeur met ainsi en place les méthodes de travail adaptées à cet environnement de réalité virtuelle.

Quatre ingénieurs se tiennent debout dans une voiture. L’un d’entre eux rabat l’un des sièges. Les autres s’approchent pour mieux observer son mouvement. Cette scène se déroule dans les locaux de Peugeot SA à Carrières-sous-Poissy en région parisienne. La maquette dans laquelle se déroulent toutes ces observations n’a rien de physique. Elle n’est en effet que l’image tridimensionnelle d’une future voiture restituée par un CAVE (Cave Automatic Virtual Environment).Existant depuis 1991, ces systèmes d’immersion virtuels font désormais leur apparition en France. Celui de Carrières comprend quatre plans de projection : le sol et trois écrans verticaux de 3 mètres de côté. Sur ces écrans, une station de travail Onyx3000, de SGI, projette des images issues de la maquette numérique, l’ensemble des données de conception du véhicule. A l’intérieur du CAVE, les observateurs utilisent des lunettes stéréoscopiques à cristaux liquides. L’un d’eux possède un capteur de mouvement sur sa monture. Il tient également une souris dotée d’un autre capteur. Grâce à ces deux outils, cet observateur a la possibilité d’interagir avec la projection.

Six projets de développement de véhicules

L’ordinateur affiche en temps réel l’image correspondant à la vision de cet observateur privilégié et la souris commande une main virtuelle qui effectue différents mouvements comme changer l’angle du rétroviseur, abaisser un dossier ou encore ouvrir une porte. Pour accélérer le calcul, l’ordinateur ne tient pas compte des pièces de la maquette numérique qui ne seront pas utilisées pendant la séance. Il emploie également des textures plaquées pour éviter de “facettiser” des pièces trop complexes et sans grand intérêt interactif ?” des aérateurs, par exemple. Ainsi, avant chaque séance dans le CAVE, quatre consoles de réplication sélectionnent l’ensemble des données qui seront utilisées.Bien qu’installé chez PSA, le CAVE ?” un MOVE (Modular Virtual Environment) de Barco ?” ne lui appartient pas. La société bénéficie de la salle d’immersion pendant un an avant que celle-ci ne reparte chez son propriétaire, l’Ensam, à Châlons-sur-Saône. “Nous avons un an pour travailler avec des équipes opérationnelles sur véhicule, mettre en place des méthodes de travail et définir les configurations qui nous conviennent, explique Jean Lorisson, responsable de l’activité réalité virtuelle chez PSA. A terme, cela conduira à une prise de décision pour l’achat d’un modèle répondant plus spécifiquement à nos besoins.”Pendant cette année, les travaux porteront principalement sur des développements de véhicule ?” au moins six projets ?”, mais aussi sur des modélisations d’usines ou de postes de travail spécialisés. Entièrement modulable, le modèle de CAVE choisi devra être installé dans un espace spécialement conçu pour lui.

Un niveau de réalisme indisponible à l’écran

En effet, monté sur coussins d’air, le CAVE peut prendre n’importe quelle configuration : de l’écran plat de 9 mètres de long à la cave d’immersion, dont la largeur varie entre 1,5 et 3 mètres. Il faut donc l’installer dans une salle de 25 mètres de long sur 12 mètres de large et 7 mètres de haut. Le jeu en vaut la chandelle. “Ce système apporte un niveau de réalisme qui n’est pas disponible à l’écran, affirme Jean Lorisson. Cette phase permet de mieux définir le véhicule, en éliminant rapidement certaines hypothèses de construction.”

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Stéphanie Chaptal