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Pas de formation en ligne sans ingénierie pédagogique

Mettre en ligne le contenu des formations pour les entreprises requiert trois compétences : pédagogie, technique et créativité.

L’outil “e-learning” alliera la formation et le “knowledge management” [gestion des connaissances, ndlr]“, prévoit Françoise Montet. Fort de cette conviction, le centre des ” compétences contenus ” qu’elle dirige, au sein du cabinet spécialisé dans les solutions d’e-learning Smartcanal, a pour mission d’adapter les formations d’une entreprise cliente à son intranet. Actuellement, la majorité des demandes visent à personnaliser les formations en ligne proposées par les éditeurs de logiciels pour y intégrer des éléments de la culture de l’entreprise. Ou bien transcrire sur le net les cours qui ont été élaborés par les formateurs rattachés à une société, mais qui n’ont pas l’expérience nécessaire pour les adapter en ligne.Pour ce faire, la première étape consiste à analyser les besoins de l’entreprise cliente. “ Nous constituons un comité de pilotage dans l’entreprise, auquel participe bien souvent la direction des ressources humaines. “Une fois ce cahier des charges élaboré, Françoise Montet doit s’atteler à l’ingénierie pédagogique. Scénariser les cours, établir des quiz, définir une charte graphique cohérente avec l’image de l’entreprise, créer des discussions en ligne (chats) ou des forums… la directrice de ce centre travaille donc en collaboration avec un développeur, un intégrateur, un webmaster, un graphiste et autres animateurs Flash. Autant de métiers présents dans une agence web, indique-t-elle.

Des techniques qui vont jusqu’à la simulation

De la simple intégration de texte avec des images fixes, la solution e-learning peut également inclure une mascotte d’accompagnement ou un film d’animation, ou bien, encore, constituer une simulation, par exemple pour un plan de financement, ainsi que l’a expérimenté Françoise Montet pour le compte d’un expert financier. Il s’agissait alors d’informer et de former aux rouages de la net économie. Ces solutions de simulation exigent une forte expertise métier, une bonne dose de créativité, de même qu’une bonne compréhension de la technique. “ Le processus pédagogique est sophistiqué, insiste-t-elle. Il faut reproduire l’ensemble d’un système d’information tout en conservant un aspect ludique.” À titre d’exemple, elle dit rechercher actuellement les manières de reproduire en ligne les jeux de rôles. Elle prévoit que les formations viseront à établir des plans de carrière et, de ce fait, devront être plus directives.À 53 ans, cette ” créative et cartésienne ” reconnaît que son rôle consiste désormais à transférer un savoir. Son activité l’amène, en effet, à guider les formateurs vers la fonction de tuteur en ligne. “L’ingénierie pédagogique ne s’arrête pas à une fonction d’enseignement “, rappelle-t-elle. Et d’espérer que des écoles, comme le flambant neuf Institut des applications avancées de linternet marseillais, prendront le relais pour développer ces nouvelles compétences.

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Valérie Quélier