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N. Vanderbilt (Bebo) : « Nous allons produire des séries pour la France »

Bebo débarque en France. Nicole Vanderbilt, vice-présidente à l’international, nous explique en quoi ce réseau social est différent d’un Facebook ou d’un MySpace.

Bebo s’est implanté en France il y a près de deux semaines. Le réseau  social, filiale d’AOL, va devoir se faire une place sur un marché ultra-concurrentiel. En France, les poids lourds du secteur Facebook et MySpace côtoient des acteurs locaux fort actifs comme Copainsdavant et Trombi.
L’enjeu est de taille pour tous ces professionnels puisque les internautes français passeraient 2 heures et 35 minutes par mois sur ces sites (selon Médiamétrie Netratings). En 2008, les utilisateurs ont même passé plus de temps sur les réseaux sociaux et sur les blogs qu’à répondre à leurs e-mails. Quelle est l’approche de Bebo pour conquérir ces internautes ? Réponses avec Nicole Vanderbilt, vice-présidente chargée du développement à l’international.

01net. : Comment définiriez-vous Bebo par opposition à Facebook et à MySpace ?
Nicole Vanderbilt :
Facebook est une plate-forme qui permet de communiquer avec ses amis. Bebo est une plate-forme sur laquelle les utilisateurs peuvent vraiment vivre leur vie en ligne. Nous les connectons à toutes les choses et à toutes les personnes qui les intéressent. L’un des ces exemples est notre service Lifestream, grâce auquel les utilisateurs restent connectés avec leurs amis au travers des activités qu’ils ont sur les services en ligne.
Aujourd’hui, vous pouvez suivre depuis l’interface de Bebo l’activité de vos amis sur Filckr, Facebook, Twitter, MySpace et YouTube. Lifestream est accessible en Europe. Un autre bon exemple est notre programme OpenMedia, grâce auquel les médias peuvent créer leur propre chaîne et gérer leur communauté, toujours à partir d’un seul endroit : Bebo.

Cela est déjà possible sur MySpace et sur YouTube. Quelle est la différence ?
C’est vrai, mais nous le faisons de manière différente. Les médias peuvent embarquer dans Bebo leur propre lecteur (player), monétiser eux-mêmes leurs contenus et toucher 100 % des revenus publicitaires qui en découleront.

Facebook compte 12 millions d’utilisateurs uniques en France (selon Médiamétrie). Y a-t-il de la place sur ce marché pour un nouvel entrant ?
Absolument. Le marché français est très dynamique et la marge de progression est loin d’être finie. Les leaders d’il y a deux ans, voire un an, ne sont plus ceux d’aujourd’hui. Nous pensons proposer les bons produits grâce auxquels nous pourrons nous imposer en France.

D’accord, mais comment séduire les utilisateurs ?
Nous avons les produits qu’il faut. Nous comptons les imposer de manière virale auprès des internautes, grâce à la plate-forme Lifestream, au programme OpenMedia et à d’autres produits que nous dévoilerons très bientôt. Ces initiatives nous permettront d’accroître notre nombre de prospects et de devenir l’un des poids lourds du secteur.
L’un des autres points sur lequel nous comptons nous concentrer en 2009 est le marketing, afin que le plus grand nombre d’utilisateurs possible s’inscrivent sur Bebo. Nous voulons qu’ils puissent inviter leurs amis à se connecter sur notre site de la manière la plus simple qui soit [lors de l’inscription, Bebo se propose de contacter tous vos amis sur AIM, Gmail, MSN, etc., NDRL].

Comment gérez-vous les versions locales de Bebo ?
En tant que membre de la famille AOL, nous bénéficions de sa forte présence en France et de son bureau à Paris. L’équipe internationale de management est localisée ici, à Londres, et le développement technique en Allemagne, à Hambourg.

De nombreux sites Web 2.0 pèchent par la faiblesse de leur business model. Comment comptez-vous monétiser l’audience de Bebo ?
Nous vendons la publicité sur le site sur plusieurs canaux. Et nous avons eu du succès en appliquant cette stratégie en Grande-Bretagne, notre marché le plus important. Nous comptons répliquer cette stratégie sur nos nouveaux marchés. Outre les formes classiques de publicités, nous fournissons aux annonceurs une plate-forme pour qu’ils aient une présence sur Bebo. Les marques créent essentiellement une chaîne où ils peuvent développer une communauté, avoir des interactions avec les utilisateurs, prendre des contacts…
De cette manière, elles connaissent réellement les besoins de leurs clients. Une autre source de revenus sont les séries originales que nous produisons pour le Web, comme Le Journal de Sofia [un programme pour adolescents, NDRL] dont vous avez peut-être entendu parler. Les marques peuvent participer et financer ces séries en intégrant leurs produits dans l’histoire et le scénario [placement de produits, NDRL].

Allez-vous développer ce type de contenu spécifique pour la France ?
Nous voulons exporter notre modèle de monétisation à tous nos nouveaux marchés. Mais nous n’avons pas encore de programmes spécifiques prévus à ce moment précis pour la France. Nous devrions démarrer quelque chose avant la fin de l’année.

Qui ciblez-vous ?
Avec nos produits essentiellement basés sur le divertissement, la moyenne d’âge de nos utilisateurs est un peu plus basse que celle sur les autres réseaux sociaux. Nous poursuivons cette stratégie et ce ciblage sur nos nouveaux marchés.

Justement, quelles mesures prenez-vous pour protéger les jeunes, en particulier depuis ces affaires de suicide qui ont frappé Bebo et l’Angleterre l’année dernière ?
Les réseaux sociaux ne doivent pas être pris pour Dieu. Ils ne peuvent pas tout savoir et être responsables de tout. Quoi qu’il en soit, nous prenons très au sérieux la sécurité de nos membres. Nous avons des directives détaillées, placées au bon endroit sur notre site pour être certains que nos utilisateurs sachent comment se protéger.
En mars 2008, nous avons lancé SafeSocialNetworking, un programme pour encourager les discussions entre professeurs et jeunes sur une utilisation responsable et en toute sécurité d’Internet. Ce site, dont nous sommes partenaires, fournit du matériel qui peut être utilisé en classe. Nous collaborons avec la Commission européenne et avec un certain nombre d’acteurs à la mise en place d’un plan d’action pour un Internet plus sûr. Nous avons défini un certain nombre de règles qui ont été annoncées le 10 février dernier, Journée européenne de l’Internet plus sûr.
Par ailleurs, en partenariat avec Channel 4, nous essayons d’impliquer les jeunes. La campagne baptisée « sur le front » essaie de les inciter à voir en Internet un outil de prospection pour faire changer la société. Dix-neuf jeunes âgés de 14 à 21 ans abordent avec des vidéos des sujets sociaux.

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Propos recueillis par Hélène Puel