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(Mise à jour) Mobiles : quand la musique remplace la tonalité d’appel

SFR compte lancer dans quelques jours un service baptisé ‘ Tona ‘ qui permettra à ses clients de remplacer la tonalité d’appel par une musique de leur choix. Bouygues Telecom suivra en novembre.

Première parution le 21/09/2004Bouygues Telecom lancera en novembre un service permettant à ses clients de remplacer la tonalité d’appel par une musique de leur choix. Un service qui cible les jeunes et doit générer de nouveaux revenus pour les
opérateurs.
‘ Tuuuuuut… Tuuuuuut ‘. Voilà ce que l’on entend aujourd’hui, et depuis presque toujours, lorsque l’on cherche à joindre quelqu’un sur son téléphone fixe ou mobile. Cette sonnerie,
aussi appelée ‘ tonalité de retour d’appel ‘, sera peut-être bientôt à ranger dans le placard des vieilleries de la téléphonie, aux côtés de la tonalité d’acheminement d’appel (le regretté staccato
‘ tip tip tip tip tip ‘), disparue il y a quelques années.Bientôt, les clients des opérateurs mobiles français pourront faire entendre à leur correspondant le morceau musical de leur choix, comme le dernier tube, un jingle spécial ou bien encore un extrait d’un sketch des Guignols de
l’info.
Dans le petit monde des télécoms, on appelle ça les ring back tones.Pour sa conférence de rentrée, Bouygues Telecom a précisé son intention de lancer ce type de service vers le mois de novembre, sous l’appellation ‘ Welcome sound ‘. ‘ La tarification est
en train d’être finalisée, nous donnerons toutes les précisions au moment voulu ‘,
explique Nonce Paolini, directeur général délégué de l’opérateur. Les prix s’efforceront de séduire les jeunes, une nouvelle fois ciblés
en priorité.SFR compte bien, pour sa part, se lancer ‘ d’ici à la fin de l’année ‘. L’opérateur ne donne pas plus de précision, mais rappelle qu’il a signé cet été avec cinq maisons de disques
(Warner, Universal, Sony, BMG et EMI), notamment pour les sonneries de téléphone. Ces accords pourraient donc constituer le socle de sa future offre.Du côté d’Orange, la réflexion est menée pour le groupe entier, et les lancements pourraient avoir lieu de façon concomitante dans divers pays (France, Angleterre, Suisse, etc.). ‘ L’intérêt de ce service, c’est
qu’il pourra être proposé à la totalité de notre clientèle. Même un terminal mobile ancien pourra l’utiliser, puisque les modifications sont faites sur notre réseau ‘,
explique un porte-paroles. En France, l’opérateur devrait
utiliser la plate-forme technique de Comverse et confier le contenu à Plurimedia, filiale de Lagardère.

Les entreprises pourraient s’y intéresser aussi

En France comme un peu partout en Europe, les opérateurs se convertissent : T-Mobile dans divers pays, Vodafone en Allemagne, Tele2 en Suède, Omnitel en Lituanie. Suivront prochainement des opérateurs comme Telia Sonera ou
Turkcell, en Turquie. En Asie, les sonneries de retour d’appel sont devenues monnaie courante, comme avec SKT en Corée du Sud.Pour les opérateurs, l’enjeu n’est pas tant d’entretenir l’amour de la musique ou d’adoucir les m?”urs que de faire gonfler la facture de l’abonné. Selon ECT, qui fournit des services de ring back tones aux
opérateurs mobiles (Vodafone, Tele2), ‘ par abonné et par mois, le revenu total généré approche les 5 euros, en considérant qu’un abonné télécharge environ deux sonneries par mois ‘.Les modèles tarifaires varient : un abonnement simple (T-Mobile outre-Manche) et des téléchargements illimités, ou bien un paiement pour chaque morceau (Telefonica), etc. Suivant la plate-forme utilisée par l’opérateur, le client peut
configurer des sonneries selon l’identité de l’appelant, ce qui est une incitation à la dépense.Pour ECT, les jeunes ne sont pas la seule cible imaginable pour ces sonneries d’appel très spéciales : ‘ Ce service s’adresse à la fois au grand public, notamment aux 15/30 ans, population très friande
des options de personnalisation du mobile (sonneries, logos, etc.), mais également aux flottes d’entreprises qui souhaitent capitaliser sur la personnalisation de l’accueil et disposer d’un média supplémentaire de
communication. ‘
Le cabinet d’études Ovum, lui, prédit un avenir plutôt sonnant et trébuchant à ce service. En Europe de l’Ouest, il devrait représenter cette année un chiffre d’affaires de 13 millions d’euros, pour atteindre 620 millions
d’euros d’ici à quatre ans sur un marché mondial estimé à deux milliards d’euros.Ovum rappelle néanmoins que les fortunes rencontrées par les opérateurs sont diverses sur ce marché. Si SKT empoche chaque mois près de 8 millions de dollars (6,8 millions d’euros), grâce à un taux de pénétration de 30 %
au sein de sa clientèle en à peine un an, un opérateur comme NTT DoCoMo n’a pas connu le succès. Comme quoi, le Japon n’est pas toujours la terre promise des nouveaux services pour mobiles.

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Guillaume Deleurence