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(Mise à jour) DVD Plus : DVD d’un côté, CD de l’autre

Le nouvel album du rappeur Kool Shen mariera chansons et des clips vidéo sur le même support. Digital Valley, le promoteur français de la technologie DVD Plus, prévoit une accélération des sorties en France et à l’étranger cette année.

Première publication le 2 mars 2004Une PME française a mis au point un support de stockage double face DVD/CD destiné au monde de la video et du son. Une prouesse technique.Au dernier salon du
Midem, il était passé presque inaperçu. Le
DVD Plus est une galette semblable à un DVD, mais qui comporte deux faces : l’une répondant au format DVD, l’autre au format CD. Pas question de lire les deux en même temps,
le DVD Plus se lit alternativement d’un côté ou de l’autre. Pas question non plus de l’enfourner dans un graveur, puisque le support n’est pas inscriptible.Il s’agit avant tout d’un produit destiné aux industries de la vidéo et du son. Quel intérêt, alors ? Créer des produits hybrides, comme la prochaine ?”uvre du rappeur français Kool Shen. D’un côté le disque,
de l’autre un DVD-Rom rempli de bonus. La chanteuse québécoise Kathleen Edwards a choisi une autre option : disque d’un côté, clips vidéo de l’autre. Et l’on attend également la sortie d’un film en DVD dont la
bande originale sera gravée au dos.

Diminuer l’épaisseur, un impératif industriel

Derrière le DVD Plus se trouve
Digital Valley, une société de 140 personnes créée en 2002 sous le nom de Média Vidéo et basée à Val-de-Reuil dans l’Eure. Spécialisée à l’origine dans la duplication de
cassettes vidéo, la société a pris en 2003 le tournant du numérique sous l’impulsion du financier Jean-Christophe Paris, qui a fait appel au spécialiste de l’optique Al Fetouhi pour diriger la société.L’idée originale du produit revient en revanche au producteur allemand Dieter Dirks, connu notamment pour son travail avec le groupe de rock Scorpions. Il avait eu l’idée dès 1997 d’associer DVD et CD. Il avait même
déposé le brevet, mais sans l’exploiter industriellement.Pour parvenir au stade industriel, Digital Valley a dû trouver une manière de ‘ coller ‘ un DVD et un CD tout en diminuant certaines cotes. Un DVD et un CD mesurent en effet 1,2 mm d’épaisseur. Un
assemblage des deux atteindrait donc 2,4 mm. C’est trop ! Certains lecteurs de DVD et de CD, notamment ceux installés dans les voitures, ne le supporteraient pas. Quand aux normes en vigueur, elles imposent une valeur inférieure à
1,50 mm.

3 à 4 % plus cher qu’un DVD

‘ Nous avons trouvé le moyen de diminuer la profondeur du pitch sur la face CD ‘, explique Al Fetouhi, directeur général de Digital Valley. Le pitch, c’est la profondeur des petits
trous pratiqués à la surface sensible du CD, chacun correspondant à une unité d’information numérique.Il y a un trou ? La lumière produite par le laser du lecteur CD est alors diffractée selon un angle précis et vient buter sur un capteur qui enregistre la valeur ‘ 1 ‘. Il n’y a pas de trou ?
Le faisceau n’est pas diffracté et le capteur compte ‘ 0 ‘. Et c’est la succession de 1 et de 0 qui reconstitue au final une cantate de Vivaldi ou le dernier tube de Madonna.Selon Al Fetouhi, ce pitch a été réduit sans pour autant modifier l’angle de diffraction. L’épaisseur du ‘ sandwich ‘ passe alors à 1,43 millimètre… sous la barre fatidique.Toujours selon la société, ce procédé permet à tous les lecteurs CD et DVD du marché de lire un DVD Plus sans la moindre anicroche. Sa durée de vie n’en serait pas non plus altérée. Quant à son prix, il faudra que les maisons de
disques ou les distributeurs de vidéo payent 3 à 4 % de plus par rapport au prix d’un DVD normal. Reste à trouver le marché.

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Serge Courrier