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Michel Clouin (CNFPT) : ‘ La fonction publique territoriale est aujourd’hui en quête de chefs de projet ‘

Le développement de l’e-Administration et le passage vers une informatique plus stratégique ont un impact sur les métiers informatiques de la fonction publique territoriale *.

01 Informatique : Quels métiers informatiques ont actuellement le vent en poupe dans la fonction publique territoriale(1) ?Michel Clouin : Le passage d’une informatique de production à une autre, plus stratégique et de ‘ management de l’information ‘, oblige les métiers informatiques de la
fonction publique territoriale à évoluer. On assiste actuellement à l’émergence non seulement de postes de directeurs des systèmes d’information ?” parfois en lieu et place des directeurs informatiques ?”, mais aussi de chefs de
projet, d’urbanistes ou d’architectes fonctionnels, et de responsables réseaux et sécurité.Pouvez-vous préciser le contexte ?Les collectivités territoriales étant obligées de travailler sur les projets d’e-Administration à effectif quasi constant, elles devront davantage recourir à l’externalisation de compétences techniques et conserver en interne les
compétences de pilotage du système d’information et de management de projet. Il va donc falloir faire évoluer les compétences techniques internes. En plus des cinq mille informaticiens, on recensait en 2001 quinze mille emplois liés à
l’informatique. Le processus est déjà engagé. C’est la raison pour laquelle aujourd’hui, au CNFPT(2), nous travaillons, par exemple, sur les formations relevant de l’ingénierie de projet (chef de projet informatique et/ou
utilisateur). L’implication des directions générales des collectivités s’avère primordiale pour que cette mutation des compétences s’opère dans les meilleures conditions. Dans les administrations centrales, le problème est similaire.Les collectivités investissent-elles suffisamment dans les formations pour accompagner cette migration ?Pas assez. En moyenne, dans la fonction publique territoriale, la formation continue des agents représente entre cinq et dix jours par an. Dans la plupart des collectivités, l’effort en formation correspond à 3 % de la masse
salariale.Où peut-on trouver une solution complémentaire ?Elle réside davantage dans un changement de culture organisationnel et managérial. Il faut rendre les agents acteurs en développant le travail en mode projet. C’est par ce biais que peut s’effectuer un transfert de compétences de
nature à la fois technique et fonctionnelle entre les équipes techniques et les métiers internes et, par ailleurs, entre les consultants externes et les informaticiens internes.Le statut d’informaticien dans la fonction publique tarde à voir le jour. Mais sera-t-il encore utile dans le cadre de cette évolution ?Quand l’informatique était purement technique, les informaticiens de la fonction publique se sentaient pénalisés, car ils ne bénéficiaient pas d’une reconnaissance à travers un statut. L’élargissement du spectre d’intervention des
informaticiens à la problématique ‘ management de l’information ‘ rend aujourd’hui moins importante la création d’une filière informatique.(1) Elle concerne les agents des mairies, des structures intercommunales, ainsi que des conseils généraux et régionaux.


(2) Le Centre national de la fonction publique territoriale met au point les programmes des concours d’entrée et de formation continue de masse dédiés aux fonctionnaires.

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Christine Peressini