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Mario Anid (Logica France): “Il nous faut abandonner une attitude un peu trop attentiste”

La SSII anglaise a dépêché une de ses pointures en France. Avec une mission simple: aligner la filiale au niveau du groupe, en termes de croissance (+ 30%), et de rentabilité avant impôts (10%).

Nommé début 1999, son prédécesseur, Philippe Bismut, n’ira donc pas au bout de son mandat. Les responsables de la SSII, qui tablent sur un chiffre d’affaires en hausse de 36 %, à près de 9,7 milliards de francs (exercice clos fin juin), et emploient 8 500 salariés dans vingt-quatre pays, ont sans doute estimé que l’alignement de la filiale française sur le groupe n’était pas assez rapide depuis le rachat, fin 1996, d’Axime. C’est ce que laisse entendre, à demi-mot, son successeur dont l’attention semble rivée sur le compte de résultat.
01net. : Pourquoi remplacer un PDG, moins d’un an et demi après sa nomination ?
Mario Anid : Si on compare la filiale hollandaise, qui existe depuis 20 ans, et la filiale française (née, fin 1996, du rachat d’Axime Ingéniérie, d’ailleurs initié par Mario Anid, Ndlr) , on constate d’importantes différences : croissance supérieure de 30 % pour la première, contre 12 % en moyenne pour la seconde depuis l’acquisition d’Axime, et marge de plus de 10 % en Hollande, soit un niveau deux fois supérieur à celui de la France. Nous avons senti qu’ici, les structures et les équipes n’étaient pas suffisantes. Logica est très concentrée sur quatre secteurs ?” banque, télécoms, énergie et industrie ?” qui représentent 85 % de nos revenus et dans lesquels nous intégrons quelques solutions bien définies, systèmes de facturation pour les opérateurs télécoms, par exemple. L’objectif essentiel est de figurer parmi les dix meilleurs intégrateurs en termes de progression du chiffre d’affaires et de marge.Amener les ratios de la France au niveau de ceux du groupe, c’était justement l’objectif de votre prédecesseur…La France est le deuxième pays en effectif pour Logica avec 1200 salariés aujourd’hui, et le marché est très porteur. Nous saurons réaliser nos attentes en deux ou trois étapes pour l’amélioration de la marge. Pour ce qui concerne la croissance, cela ira plus vite. La division Télécoms, dont le développement n’a pas été assez rapide pour cause de prudence excessive et d’un manque de confiance des dirigeants, va profiter d’investissements commerciaux prioritaires. Tout en bénéficiant d’un support international. Autre nouveauté : l’entité dédiée au secteur de l’énergie gagne en autonomie et sera dotée de moyens suffisants. Aujourd’hui, l’organisation de Logica France est donc alignée sur celle du groupe.Concrètement, que manque-t-il encore aux divisions métiers de Logica France pour être aussi performantes que celles des autres filiales ?Il nous faut abandonner une attitude un peu trop attentiste jusque-là. Chaque division doit renforcer ses équipes en consultants d’une part, en forces commerciales qui sachent vendre des prestations d’intégration de systèmes d’autre part. Ce point concerne le secteur de la banque notamment, qui est le plus en retard. Enfin, il est clair qu’on ne fait pas suffisamment intervenir nos ingénieurs français dans les autres filiales pour aspirer les compétences du groupe. Au total, nos objectifs de recrutement se portent sur 700 salariés cette année.Avec toutefois un gros problème pour retenir les salariés semble-t-il : les effectifs n’ont pas progressés entre la fin 1997 et aujourd’hui. Pourquoi ?Le turnover est un problème en France. Les efforts de recentrage ont provoqué de nombreux départs. L’action de mon prédécesseur a accentué la phase de transition initiée après l’acquisition d’Axime. Avec pour conséquence, des départs parmi les dirigeants ainsi que dans les équipes d’assistance technique. Celles-ci représentent près de 70 % de nos revenus, dont la moitié en province. Notre but n’est pas d’y fermer nos implantations, mais d’y développer des centres de compétences en appui des grands projets d’intégration que nous visons et qui se décident en région parisienne.

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Alain Ruello