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Marc Sanchez, responsable des expositions au Palais de Tokyo : ” L’impact de notre site web est démesuré “

Passé par le Musée d’art contemporain de Bordeaux et la Galerie du Jeu de Paume à Paris, Marc Sanchez, responsable des expositions au Palais de Tokyo,…

Passé par le Musée d’art contemporain de Bordeaux et la Galerie du Jeu de Paume à Paris, Marc Sanchez, responsable des expositions au Palais de Tokyo, nouveau centre d’art contemporain parisien, nuance la révolution numérique et s’enthousiasme pour le web culturel.Quelle est la place actuelle de la création numérique dans l’art contemporain ?Les technologies numériques font partie des nombreux outils aujourd’hui à la disposition des artistes. Parce qu’ils changent le rapport au monde, au concret, et permettent, dans le même temps, de traduire de manière inédite et souvent pertinente la réalité présente, ils sont de plus en plus souvent utilisés par les créateurs d’aujourd’hui. Ils s’intègrent alors dans un processus créatif plus large, au service d’une finalité qui n’est pas l’outil lui-même, et ne sont pas systématiquement mis au service de toute ?”uvre produite. Les artistes qui font de l’art numérique dans le seul but d’utiliser ces outils sont assez rares, et courent souvent le risque de produire des ?”uvres artificielles et vides de sens.Quelle est la politique du Palais de Tokyo en matière d’exposition et de promotion de la création numérique ?Nous n’avons pas de département spécifiquement consacré à la création numérique et nous n’utilisons d’ailleurs pas cette expression. Encore une fois, pour nous, les outils technologiques ne sont qu’un moyen d’expression supplémentaire pour les artistes, pas le ferment d’un courant artistique en tant que tel. Nous n’excluons pas, bien évidemment, les artistes qui les utilisent, mais ce n’est pas pour ces raisons que nous les exposons. On peut être moderne, faire de l’art contemporain, sans utiliser des techniques modernes. Néanmoins, l’utilisation de ces outils interroge la manière de faire et d’envisager l’art et nous ne souhaitons pas rester à l’écart de ce débat. Outre la place faite aux artistes qui travaillent autour du jeu vidéo et des jeux en réseau – présentés dans le cadre de notre section Tokyogames – nous prévoyons, pour 2003, deux expositions autour de l’intégration des nouvelles technologies dans l’art : la première regardera comment ces dernières ont produit des situations nouvelles pour l’artiste, la seconde s’interrogera sur le retour, notamment via l’usage des technologies numériques, à un certain savoir-faire artistique, à ce qui passe par la main.Quelle place le web tient-il dans votre stratégie de communication?Nous avons imaginé le site internet du Palais de Tokyo avant même que ce dernier n’ait de réalité physique. Nous souhaitions que le projet lui-même ait une visibilité et une réalité via le web. Le Palais de Tokyo a ouvert en janvier 2002, alors que le site ( www.palaisdetokyo.com) existait depuis avril 2001. Nous l’avons pensé comme une sorte de carnet de croquis virtuel, en noir et blanc, à l’image des carnets des architectes qui travaillaient à la restructuration du bâtiment. Le site est resté ainsi car le Palais est toujours en devenir. Il évolue avec le lieu d’exposition réel, s’enrichissant de photos, d’une newsletter, etc.Voyez-vous le web comme un coût inévitable ou comme un vrai levier de promotion ?Le web est avant tout un formidable instrument de démocratisation de l’accès à la culture. C’est un outil idéal pour aller au devant de notre public et pour en capter un nouveau, hors nos murs, hors les frontières de l’Hexagone. Le Palais de Tokyo accueille 300 à 1 000 visiteurs par jour, quand le site en reçoit un millier de nouveaux chaque jour ! Et pourtant, c’est un site modeste : faute de temps et de moyens, nous sommes mal référencés dans les moteurs de recherche, nous n’avons pas encore de pages dynamiques et nous ne faisons pas encore d’e-commerce. Au final, on peut considérer que ce site est un instrument qui a un impact presque démesuré compte tenu du faible investissement quil représente : 10 000 euros de frais fixes pour la création ex-nihilo du site, à peu près autant pour le faire vivre chaque année.

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Sophie Janvier-Godat