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Manuels Valls lance la concertation nationale sur le numérique

L’Etat français doit avancer dans sa transformation numérique a insisté le Premier ministre. Il a invité les Français à participer au débat.

Droit à l’oubli, protection des données… Aujourd’hui, le numérique fait partie du quotidien des Français. Il doit aussi faire partie de celui de l’Etat. Manuel Valls a lancé le 4 octobre 2014 une « concertation » nationale sur le numérique, destinée à « bousculer » un Etat « qui a incontestablement du travail à faire » en la matière même si, selon le Premier ministre, la France en tant que pays « n’est pas en retard ».

Cette concertation, qui réunira des contributions notamment via un site de débat, doit durer d’ici à fin janvier. Selon le gouvernement, elle doit nourrir le projet de loi sur le numérique prévu en 2015 par la secrétaire d’Etat Axelle Lemaire mais également contribuer à des changements non réglementaires et à redéfinir la stratégie française et européenne.

« Depuis dix ans, de nombreuses lois comportent des dispositions numériques. Mais nous ne pouvons pas nous satisfaire de cette législation peinte par petites touches, parfois discordantes », a reconnu Manuel Valls dans son discours de lancement de cette concertation, lors d’un événement organisé par le Conseil national du numérique (CNN) à Paris.

« Nous ne voulons pas développer notre vision tout seuls, cela n’aurait aucun sens (…) Ce que j’attends de vous, puisque vous attendez aussi de moi, c’est d’aider le gouvernement à avoir des éclairages utiles et approfondis, c’est de le bousculer, soyez même plus que du poil à gratter, pour aller plus vite et mieux ensemble », a appelé le Premier ministre.

Manuel Valls a insisté sur quatre points parmi les thèmes de la concertation : modernisation de l’économie française, liberté et la responsabilité à l’ère du numérique, exploitation massive des données pour mieux cibler les politiques publiques et lutte contre la « fracture » numérique.

Halte au « France bashing »

La concertation aura aussi pour but de « nourrir la position de la France à l’échelle internationale et européenne », a-t-il dit. Et l’Europe « doit être au rendez-vous », faute de quoi elle « sortira de l’Histoire », a prévenu le Premier ministre alors qu’Internet et l’économie du numérique sont actuellement dominés par de grands groupes américains.

Dans la croisade qu’il mène ces derniers temps contre le « France bashing », M. Valls a jugé que le pays n’était « pas en retard » en matière numérique. Citant de récentes rencontres avec des patrons comme Xavier Niel (Free), John Chambers (Cisco) ou Larry Page (Google), il a affirmé que « tous » avaient « reconnu le potentiel de la France, ses atouts, ses talents ». « Tout le monde me dit que la deuxième communauté dans la Silicon Valley ce sont les Français. Tout le monde me parle de nos compatriotes qui sont à Londres ou à Shanghaï », a-t-il souligné, disant en avoir « assez » de la vision « triste, mortifère et décliniste » qui est donnée de la France.

Agir contre la radicalisation

Manuel Valls en a profité pour défendre le projet de loi antiterroriste du gouvernement, jugé liberticide par plusieurs voix du numérique français, même s’il a dit mesurer ce qu’il « peut susciter comme interrogations ». « Mais face au poids d’Internet et des réseaux dans la menace mondiale de radicalisation (…) le statu quo n’est pas une option envisageable », a plaidé le Premier ministre, citant les filières jihadistes.

« Faites confiance aux professionnels de la sécurité intérieure lorsqu’ils estiment que des actions doivent être entreprises. Et à leur tour ils vous feront confiance pour leur indiquer les modalités d’action les plus opérationnelles et les plus acceptables », a-t-il dit.

A lire aussi :
Le Conseil d’Etat formule 50 recommandations audacieuses sur le numérique et les droits fondamentaux, paru le 15/9/2014

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C. B., avec AFP