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L’informatique à l’âge de la communication planétaire

La prise en compte des activités télécoms bouleverse la hiérarchie du classement des 500. Les sociétés de services et les éditeurs profitent au mieux de la croissance.

L’arrivée des opérateurs télécoms bouscule un classement qui semblait figé depuis plusieurs années. C’est surtout vrai pour les têtes de liste du tableau : France Télécom occupe la première place. Son chiffre d’affaires, de 155 milliards de francs (23,6 milliards d’euros), représente sept fois l’activité d’IBM France. Quant à son résultat net, il est comparable au chiffre d’affaires cumulé de Compaq et de HP en France. On voit difficilement qui pourrait venir déloger l’opérateur historique. Les chiffres l’attestent, France Télécom n’a guère été ébranlé par la perte de son monopole. Toutefois, et en dépit des excellents résultats de ses activités Internet et mobile, sa croissance para”t modeste (+ 5,6 %) comparée à celle de son principal concurrent, Cegetel (+ 41,9 %), qui profite mieux de la croissance du marché.
Bouygues Telecom fait encore mieux, grâce à l’explosion de la téléphonie mobile, avec une superbe progression de plus de 123,7 % de son chiffre d’affaires. À l’instar des télécoms, les sociétés de l’industrie informatique ont connu en 1999 des évolutions contrastées. Globalement, ce sont les éditeurs, avec une progression de 22 % en 1999, qui récoltent les premiers les fruits de la croissance. Suivent les sociétés de services (+ 20 %), les distributeurs (+ 17 %) et les constructeurs (+ 15 %).

L’immatériel capte la valeur

Ce classement par métier reflète, on ne peut mieux, la transformation fondamentale en cours dans l’industrie informatique. La valeur ne réside plus dans le matériel mais dans l’immatériel : le logiciel et les services. Constructeurs et distributeurs font les frais de la disparition des marges. Chez HP, premier constructeur du classement, la croissance est provisoirement en panne. Bull, une fois de plus, régresse. Même les 13 % de hausse de Compaq s’expliquent par l’absorption de Digital, consolidé seulement sur cinq mois dans le classement précédent. Reste l’exception, Dell, pour qui le succès du modèle direct ne se dément pas, et la bonne tenue de constructeurs spécialisés comme Nokia et Ericsson. Mais, au-delà de cette première grille de lecture, il est évident que c’est la rapidité d’adaptation des entreprises qui conditionne leur succès. Microsoft, même s’il reste très rentable, est victime d’un ralentissement de sa croissance, faute d’avoir suffisamment anticipé la migration Internet de ses logiciels. À l’inverse, Oracle ou SAP, qui ont déjà mis sur le marché leurs offres Internet, affichent une excellente santé.

Les start-up n’entrent pas dans le classement

L’année 1999 aura aussi été celle des grands projets liés au passage à l’an 2000, à l’euro ou aux fusions d’entreprises. Les SSII ont été les premières à en bénéficier. Cap Gemini, à la seconde place derrière IBM, voit ainsi son chiffre d’affaires progresser de 18 %. Mieux, une société spécialisée dans les activités de conseil comme Andersen Consulting progresse de 46 %. Là encore, ce sont les entreprises qui ont su se positionner sur les marchés en très forte croissance, comme la GRC, la gestion de la cha”ne logistique ou les projets télécoms, qui se distinguent. Des SSII comme Devoteam ou Fi System enregistrent des croissances proches de 150 %. Pour terminer, on remarquera que les ” dot. com ” ne viennent pas bouleverser les hiérarchies établies. Force est de reconna”tre que ce sont toujours les vendeurs de pioches, comme Sun et Cisco, qui mènent la danse de la nouvelle économie.

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LAURENT SOUNACK