Passer au contenu

L’ETL garde le monopole des gros volumes

Malgré une proximité avec des fonctions de l’EAI, l’ETL reste dédié à l’alimentation de bases décisionnelles et aux grandes migrations.

Les outils d’ETL ?” extraction, transformation et chargement (loading en anglais) ?” se sont rendus indispensables pour alimenter les entrepôts de données à partir de systèmes de production. Mais aussi pour procéder à des migrations ou à des consolidations de données. Générant d’énormes fichiers temporaires, ces opérations massives et gourmandes sont généralement effectuées lors de batchs nocturnes. Une poignée d’acteurs ?” en tête desquels figurent Informatica et Ascential ?” se partagent le marché. Ce qui ne facilite pas pour autant le choix, car deux technologies opposées sont commercialisées : l’une qui répartit les traitements, et l’autre qui les centralise. Dans le premier cas, la solution se présente sous la forme d’un générateur de code ?” Cobol, C, Java ou SQL ?”, qu’il s’agit de déployer sur les différentes cibles et sources. Cette architecture évite tout goulet d’étranglement, mais elle est souvent jugée intrusive et lourde à mettre en ?”uvre. Dans le second cas, un serveur indépendant extrait les données des sources, les transforme et les envoie vers les systèmes destinataires. Les produits se distinguent également par les outils de développement qui leur sont associés et, désormais, par des modules d’analyse d’impact et d’aide au déploiement ?” très utiles lorsque le nombre de sources et de cibles augmentent.

La convergence ETL-EAI n’aura pas lieu

En définitive, les outils d’ETL effectuent, comme ceux d’EAI, des transferts de données entre diverses applications. Reste que, aujourd’hui, les seconds sont plus à l’aise dans les petits volumes et le temps réel, quand l’ETL préfère le batch et les gros volumes. Pour autant, la synthèse n’est pas totalement injustifiée. Il pourrait ainsi devenir nécessaire de mettre à jour en temps réel des entrepôts de données afin de ne pas baser des décisions sur des données anciennes. Les solutions d’EAI, dont les performances transactionnelles évoluent sans cesse, deviendraient alors les maîtres du jeu. Dans la réalité, c’est plutôt l’inverse qui se produit : des outils d’ETL sont utilisés un peu comme ceux d’EAI pour synchroniser différentes applications. Dans cette optique, la plupart se dotent de connecteurs XML et d’interfaces avec des middleware en files d’attente.Selon le Giga Group, la convergence n’aura pas lieu. Ce cabinet estime, en effet, que les capacités transactionnelles des outils d’ETL ne seront jamais rejointes. Et cela moins à cause des performances des solutions d’EAI que des goulets d’étranglement que représentent les connecteurs des applications. Par ailleurs, estime le Giga Group, les batchs inhérents aux produits d’ETL resteront nécessaires. Enfin, les niveaux d’opération seront toujours différents ?” bases de données pour l’ETL, connecteurs et interfaces de programmation pour l’EAI. En somme, la complémentarité restera de mise. Informatica a ainsi doté la dernière version de son outil d’ETL de passerelles vers les offres d’EAI de Tibco et de Webmethods. L’EAI et l’ETL pourront ainsi s’invoquer mutuellement, selon les contraintes temps réel des applications ou les volumes de données à transférer.

🔴 Pour ne manquer aucune actualité de 01net, suivez-nous sur Google Actualités et WhatsApp.


Thierry Lévy-Abégnoli