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” L’esprit start up redéfini “

Les nombreuses start up Internet glorifient souvent le travail jusqu’à l’excès. Chez Spray France, on essaie de concilier travail et épanouissement personnel. Tomas Fellbom, son directeur…

Les nombreuses start up Internet glorifient souvent le travail jusqu’à l’excès. Chez Spray France, on essaie de concilier travail et épanouissement personnel. Tomas Fellbom, son directeur général, explique la philosophie de l’entreprise suédoise.
Dans son fonctionnement, Spray a-t-il une spécificité par rapport aux autres start up Internet ?
Dans beaucoup de start up, il y a un snobisme du travail : il est ” cool ” de travailler jusqu’à minuit et le week-end. Chez Spray, la quantité de travail importe moins que sa qualité. Cela dit, comme dans toute entreprise en période de lancement, les horaires sont parfois très lourds. Il s’agit donc de créer un mode de fonctionnement qui permette à chacun de s’exprimer et de prendre du plaisir au travail. Nous l’appelons la “spraytittude”: une ambiance décontractée et l’implication de chacun dans la vie de l’entreprise sont le meilleur gage d’un travail efficace. Peut-être est-ce parce que j’ai 36 ans – un vieux pour ce métier – mais je tiens à ce que personne ne sacrifie sa vie personnelle. Concernant les horaires, nous laissons les gens très libres. En retour, cela exige de la part de chacun un grand sens des responsabilités et beaucoup d’autodiscipline.
Concrètement, comment cela se traduit-il ?
L’organisation est sans niveaux hiérarchiques. Pour chaque tâche, un groupe de projet se constitue sur la base du volontariat et se réunit autour d’un coordinateur. Chacun peut s’exprimer. Ce mode de fonctionnement très dynamique est générateur d’idées. En outre, il permet de se sentir impliqué et de ne pas rester cantonné à des tâches fixes, parfois ingrates. Enfin, il nécessite beaucoup d’échanges entre les gens, ce qui contribue à la bonne ambiance et à développer l’esprit maison. Nos futurs locaux ont été conçus pour s’accorder avec cette organisation : aucun poste fixe. Car une journée de travail ne se passe pas seulement devant un écran, mais alterne entre réunions, réflexion et détente. Nous souhaitons que chacun de ces moments soit le plus profitable possible. Nous avons donc prévu des salons pour pouvoir discuter dans un cadre moins formel qu’une salle de réunion, des coins permettant de s’isoler pour réfléchir et une salle de sport. Vitrée, elle ouvrira sur l’open space : se détendre fait partie de la journée et il ne faut pas se cacher d’en avoir besoin.
Ce mode de fonctionnement s’accorde-t-il bien avec les mentalités françaises ?
Il n’a pas été facile à mettre en place. Les Français sont très attachés aux titres et au prestige de la hiérarchie. Lorsque nous avons recruté nos premiers collaborateurs, il a fallu leur attribuer un titre précis pour ne pas les désorienter ou leur donner l’impression qu’ils régressaient dans leur évolution de carrière. Ensuite, j’ai dû par exemple me battre pour qu’aucune fonction ne figure sur nos cartes de visite, mais aujourd’hui tout cela est accepté. Pour les moins expérimentés, ce cadre très souple qui requiert une grande prise en charge individuelle est très séduisant mais également très déroutant. Le travail de groupe facilite heureusement l’intégration. La meilleure preuve de l’acceptation de ce fonctionnement est qu’aucun de nos collaborateurs ne nous a quittés jusqu’à présent

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Jean-Baptiste Dupin