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Les Pyrénées-Atlantiques passent la frontière du haut-débit

Une société privée exploitera le réseau, co-financé par le département. Bruxelles a donné sa bénédiction à ce projet.

Fort d’un constat de carence des infrastructures télécoms, mais aussi de l’absence de concurrence, le conseil général du département a décidé de créer sa propre infrastructure télécoms. Premier à mettre en place un
service public télécoms européen, les Pyrénées-Atlantiques jouent le rôle de précurseur.Il vient d’ailleurs de recevoir la bénédiction de Bruxelles pour le cofinancement d’un réseau à haut débit desservant 99 % de la population. ‘ Le service public de demain n’aura plus le même
visage. C’est aux collectivités territoriales de prendre leur destin en main pour réduire la fracture numérique ‘
, estime Jean-Jacques Lasserre, président du conseil général des Pyrénées-Atlantiques.

62 millions d’euros d’investissement

Dont 68 % financés par le conseil général. Bruxelles a estimé qu’il s’agissait d’un service d’intérêt économique général (Sieg) et non d’aides publiques déguisées (*). Le département vise une aide
de 10 millions d’euros du conseil régional et de 12 millions d’euros de l’Europe.Sa participation sera alors ramenée à 20 millions d’euros. La construction, l’exploitation et la maintenance ont été concédées pour vingt ans à Iris 64 (une société privée créée pour la circonstance) dans le cadre
d’une délégation de service public (DSP).Iris 64 est une filiale de Sogetrel (27 %) et de LD Collectivités (73 %) ?” filiale, elle, à 95 % de neuf telecom. Iris espère que la Caisse des dépôts et consignations entrera à 30 % dans son capital et
sera imitée par d’autres banques.La formule de la concession de l’infrastructure télécoms à la société d’exploitation a été préférée à celle de l’affermage. Dans cette dernière, c’est le conseil général qui aurait dû investir pour étendre et
mettre à niveau le réseau. ‘ Ce n’est pas notre rôle ‘, déclare Emmanuelle Lassalle, chargée de mission TIC au conseil général.Ainsi la concession sera financée par Iris 64. Cette dernière se rémunérera sur la commercialisation de la bande passante auprès des opérateurs de services, qui démarcheront les abonnés. Les travaux commenceront début 2005 et
s’achèveront fin 2006. Dès septembre prochain, les premiers services devraient être commercialisés.

Des débits jusqu’à 34 Mbit/s

La desserte des foyers s’effectuera en DSL. Les écoles, les hôpitaux, et les 68 sites industriels seront directement connectés en fibre optique. Le c?”ur de réseau utilisera fibre optique (960 kilomètres) et
faisceaux hertziens (471 kilomètres).Ce réseau n’aura rien à envier à ceux des grandes villes. ‘ Nous voulons les mêmes prestations aux mêmes prix, conclut Jean-Jacques Lasserre. Pour cela nous ferons des comparaisons avec les
réseaux de cinq grandes métropoles. ‘
Et lorsqu’on lui demande pourquoi il n’a pas opté pour la charte Départements innovants de France Télécom, il répond : ‘ Une soixantaine de départements a signé
cette charte : l’innovation perd de sa pertinence. ‘
Et l’un de ses collaborateurs d’ajouter : ‘ Ce n’est pas un service public, c’est une offre
commerciale. ‘
(*) Bruxelles a également avalisé un projet semblable en Ecosse et un autre dans les Midlands.

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Jean-Pierre Soulès