Passer au contenu

Les PME n’ont pas à payer la fracture numérique

La fracture numérique ne sera sans doute pas le cheval de bataille de la campagne présidentielle, mais elle pourrait devenir le cheval de Troie de notre…

La fracture numérique ne sera sans doute pas le cheval de bataille de la campagne présidentielle, mais elle pourrait devenir le cheval de Troie de notre économie. La radiographie de cette fracture révèle une triple lésion : le fossé “grand public” entre connectés et non-connectés ; la rupture entre les connectés eux-mêmes (entre un internaute amateur de chat et un client en ligne de la Fnac) ; le différentiel des entreprises : d’un côté les grandes, les puissantes, qui ont, d’emblée, intégré l’usage du net dans leur activité commerciale, de l’autre les PME qui n’en perçoivent pas encore l’intérêt. De ces trois lésions, la fracture “entreprises” est indéniablement la plus préoccupante, car elle risque malheureusement de s’aggraver avec le temps.L’e-commerce interentreprises, qui devait constituer une thérapeutique efficace, est pour l’instant apparu comme une cause d’aggravation de la blessure. Les grandes entreprises ont en effet rapidement perçu comment internet pouvait les aider. Les aider à vendre, mais surtout à acheter. Les petites et moyennes entreprises, quant à elles, ont continué à privilégier le vital, les achats productifs, sans optimiser leurs achats non productifs, faute de moyens mais, surtout, d’offre adaptée à leurs besoins.

Développer les infrastructures

Quoi de plus normal, alors, que de voir le fossé se creuser davantage encore entre les grands et les petits, entre ceux qui, ayant déjà la possibilité d’acheter mieux, ont logiquement exploité la possibilité d’acheter encore mieux et de devenir encore plus forts, et ceux qui, pour tenter de rationaliser leurs achats, devraient prendre le risque de révolutionner leur organisation ?Il incombe aujourd’hui à chacun de bien faire son travail. Le législateur et les institutions indépendantes doivent s’occuper des mesures d’aménagement du territoire et des incitations ; en clair, s’occuper des infrastructures. Les spécialistes des entreprises doivent, de leur côté, remplir complètement leur rôle d’information et proposer aux entreprises des outils et des services simples et adaptés ; en clair, s’occuper du contenu.Côté législation, le Premier ministre a clairement indiqué, dans le cadre du Comité interministériel d’aménagement et de développement du territoire (CIADT), sa volonté de réduire ce fossé en instituant un “service public numérique” pour la téléphonie mobile et le haut débit. Il incombe donc aux professionnels des entreprises de proposer à leurs pairs les outils et services leur permettant de bénéficier pleinement de ce qu’internet peut leur offrir.Or, le terrain du commerce électronique a très vite été investi par les apprentis sorciers de la nouvelle économie, qui ont cru qu’ils avaient changé les règles qui régissent l’économie.

S’adapter à l’entreprise

Pour avoir l’immense prétention de réduire la fracture numérique entre grandes et petites ou moyennes entreprises, il est essentiel de rester modeste. C’est-à-dire tenir compte de la réalité du fonctionnement de ces entreprises pour s’y adapter, et non proposer de le bouleverser.Être concret et pratique, c’est, par exemple, prendre en compte les modifications de l’environnement économique pour permettre aux entreprises de les exploiter et non d’en faire les frais. Peu d’entreprises ont à ce jour tiré bénéfice de la dérégulation en matière de télécoms(2).Toutes peuvent le faire facilement et éviter de prendre à leur charge la facture de la fracture numérique.* Directeur Général de Mondus France(1)
(1) Mondus est une place de marché dite ” horizontale “, spécialisée dans l’optimisation des politiques dachats des PME-PMI.(2) Voir étude Mondus/IDC, juillet 2001

🔴 Pour ne manquer aucune actualité de 01net, suivez-nous sur Google Actualités et WhatsApp.


Hervé Corlay*