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Les constructeurs de mobiles abolissent les frontières

Le paysage de la téléphonie mobile change. Et les constructeurs Ericsson et Nokia calquent leur organisation sur cette nouvelle donne. Cette évolution se déroule sur fond de baisse des ventes.

A l’issue du mouvement de consolidation des opérateurs de téléphonie mobile, cinq grands groupes émergent, qualifiés d’opérateurs globaux : Vodafone (Grande-Bretagne), Orange (France Télécom), Deutsche Telekom, TIM (Italie) et Telefonica (Espagne). Du coup, les constructeurs prennent en compte la nouvelle donne.Les premiers à ouvrir le bal sont Ericsson et Nokia. La traditionnelle approche par secteur géographique cède le pas à une organisation par division, chacune centrée sur un opérateur global. Par exemple, celle désormais dévolue à Orange sera installée à Paris. Les équipes locales techniques et de marketing, dans les pays où ils sont implantés, ne rendront dorénavant plus compte au responsable du pays, mais à celui de la division.

La nouvelle organisation concerne les infrastructures

Cette nouvelle répartition des forces concerne essentiellement l’Europe, où le mouvement de consolidation a déjà eu lieu. Ailleurs, l’organisation géographique reste de mise, mais les moyens sont regroupés. Ainsi, Ericsson a réduit de cinq à trois les grandes zones géographiques: Asie-Pacifique, Europe-Moyen-Orient-Afrique, Amérique du Nord et du Sud. Même chose chez Nokia, où Paul-Henri Ferrand, directeur général de Nokia Networks France, est responsable de toute la zone Asie-Pacifique depuis le début septembre. “Il s’agit d’accompagner le mouvement de consolidation qui se prépare là-bas”, explique-t-il. Chez Ericsson, le poste de COO (Chief Operating Officer) vient d’être créé. Il est confié à Per Arne Sandström, précédemment responsable de l’Amérique du Nord, dont le rôle est de veiller à la mise en place de la nouvelle stratégie. A noter que cette nouvelle organisation concerne les infrastructures et non les terminaux, où l’approche par pays garde tout son sens.

Il faut préparer la génération des terminaux UMTS

Et si, chez Nokia, tout va plutôt bien du côté des téléphones portables, il n’en va pas de même chez Ericsson, qui a bu le bouillon au début de l’année. Il a externalisé leur fabrication auprès de Flextronics (tout comme Alcatel) et vient de créer une filiale commune avec Sony. Effective le 1er octobre et baptisée, pour le moment, Sony Ericsson Mobiles Communication, elle aura pour but de commercialiser les téléphones mobiles et, surtout, de préparer la génération des terminaux UMTS. “Elle combinera les compétences d’Ericsson en matière de transmission radioélectrique et celles de Sony dans le domaine des jeux, de la vidéo et de l’interface”, précise Torjörn Folkebrant, PDG d’Ericsson France. Pour les spécialistes, cette alliance pourrait faire du mal à Nokia, le numéro un du secteur. D’abord, parce que, selon une étude de Gartner, les ventes de téléphones mobiles ont chuté pour la première fois au deuxième trimestre ?” 89,76 millions d’unités, contre 97,98 millions l’an passé à la même époque et 96,96 millions au premier trimestre 2001. Ensuite ?” toujours selon Gartner ?”, parce que la part de marché de Nokia passe sous la barre des 35%, Ericsson et Motorola revenant en force.

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Jean-Pierre Soulès