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Les bonheurs de Bouygues

Martin Bouygues a des convictions. En 1999, il masque difficilement son amertume. Alors que les licences UMTS s’arrachent à coups de plusieurs dizaines de milliards d’euros…

Martin Bouygues a des convictions. En 1999, il masque difficilement son amertume. Alors que les licences UMTS s’arrachent à coups de plusieurs dizaines de milliards d’euros dans toute l’Europe, son groupe est critiqué pour sa pusillanimité et son absence d’ambition internationale. Il a beau tenter de convaincre les médias, les hommes politiques et ses concurrents que les enchères s’apparentent à une folie économique et industrielle, il n’est pas entendu. Même une vigoureuse prise de position personnelle dans la presse reste sans effet : pas un ministre ni un homme politique ne l’appelle.Trois ans plus tard, Martin Bouygues est un homme heureux. Grâce à la solidité financière de son groupe, il peut sans grand danger se porter candidat à une licence UMTS dont le prix a considérablement baissé. Surtout, il pourrait bouleverser à nouveau le marché du mobile. Après avoir séduit les consommateurs en inaugurant les forfaits, il s’apprête à importer l’I-mode en France à la fin de l’année. Alors que les abonnés tricolores ont boudé le WAP, Martin Bouygues parie sur la simplicité du standard japonais. “Lorsque nous sommes partis voir NTT avec Patrick Le Lay, le président de TF1, on nous a mis un mobile I-mode dans les mains. En une demi-heure, malgré le barrage de la langue, nous savions nous en servir”, expliquait-il à son de retour du Japon. Compatible avec le GRPS et l’UMTS, ouvert à tous les opérateurs et fournisseurs de services, l’I-mode pourrait lancer véritablement l’internet mobile en France. Autrement dit, renforcer le caractère indispensable et très personnel du téléphone mobile comme outil dinformation et de communication. Moins médiatique que Jean-Marie Messier (Vivendi Universal) ou Michel Bon (France Telecom), Martin Bouygues, patron du troisième opérateur de téléphonie mobile en France, gagnerait pourtant à être davantage écouté.* directeur de la rédaction du Nouvel Hebdo

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Jean-Jérôme Bertolus*