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Les analyseurs de protocoles s’attaquent à la voix sur IP

Les évolutions des réseaux sont fidèlement suivies par les analyseurs de protocoles. Montée en vitesse, voix sur IP et flux multimédias sont au rendez-vous. Les réseaux d’entreprise vont devoir délivrer la qualité de service ad hoc.

En matière de transport de l’information, les analyseurs matériels de protocoles s’adaptent aux dernières évolutions. Ils supportent les réseaux locaux à 10 Gbit/s, la téléphonie sur IP, les infrastructures optiques à hauts débits et les réseaux de téléphonie sans fil. Sur le LAN, les grandes vitesses conviennent particulièrement aux analyseurs matériels.Spirent Communications, fabricant des fameux châssis SmartBits de test et de mesure, a ainsi présenté le premier testeur de réseaux à 10 Gbit/s, lors du salon Interop à Las Vegas, en mai dernier. Ce module, le LAN-3710A, est destiné à la fois aux réseaux LAN et WAN. Il respecte la dernière version des spécifications 802.3ae – toujours en cours de développement par l’IEEE.En comparaison, le Fast Ethernet, avec ses 200 Mbit/s (en Full duplex), et le Gigabit Ethernet sur fibre optique paraissent banals. Ils sont pris en compte par beaucoup de constructeurs, dont Agilent Technologies, avec sa gamme Advisor ; ou Fluke, dont l’analyseur portable OptiView – au design très original – cumule aussi les fonctions de sonde RMon2 et de testeur de câble.Seul Shomiti, qui vient d’être racheté par le fabricant Finisar, se distingue grâce au premier analyseur fonctionnant à 1 Gbit/s sur un câblage en cuivre de catégorie UTP 5. Avec ce module destiné à son boîtier THGs (Ten hundred gigabit system), Shomiti livre un système capable d’analyser simultanément douze segments Ethernet, Fast et Gigabit Ethernet. Ce boîtier mesure aussi la capacité du réseau à accueillir le trafic téléphonique. Cette option traduit une évolution générale des analyseurs.Comme le souligne Bruno Regaud, consultant chez Elexo, distributeur de matériels de test, “la grande tendance des analyseurs est la mesure de la qualité de la voix sur IP ou plus exactement de la qualité de la transmission des flux multimédias sur IP. Cette mesure s’effectue à la fois de manière objective – à l’aide de paramètres techniques tels que la gigue ou la détection de paquets perdus – mais également de manière subjective”.

Mesurer la qualité de la voix sur IP

Dans ce registre, Agilent propose le VQT (Voice quality tester) à raccorder à son analyseur Advisor. Le VQT est un analyseur vocal qui fournit des mesures à partir des méthodes PSQM et Pams. Toujours dans le domaine de la téléphonie sur IP, Radcom fournit des outils de simulation de trafic H.323 et SIP, de mesure des temps de latence et de perte de paquets, ainsi qu’une analyse de la qualité de la voix sur IP. Acterna, pour sa part, ajoute les fonctionnalités voix à son outil CycloneFrame tout comme Spirent, à son châssis SmartBits en conjonction avec le boîtier Adtech IP Wave. GN Nettest propose un équipement de test de la pile protocolaire Megaco, employée dans les passerelles de téléphonie sur IP. Quant à Tektronix, lors du NAB (National Association of Broadcasters), début mai à Las Vegas, il a présenté le prototype d’un logiciel de test de la vidéo numérique (au standard Microsoft Windows Media) en mode Streaming sur Internet.La montée en puissance des nouveaux réseaux sans fil est également prise en compte. Les outils Quest, de GN Nettest, s’enrichissent de fonctionnalités GPRS, tout comme l’analyseur K1297-G20, de Tektronix. Or, il faut noter que ce dernier, annoncé le 10 mai dernier, adresse un besoin urgent : vérifier l’interopérabilité des téléphones GPRS avec les réseaux de même type pour accéder à Internet. Il serait temps, vu toutes les promesses faites par les opérateurs télécoms !

Préparer l’arrivée des réseaux 3G

Ces derniers prépareront aussi l’arrivée des réseaux 3G, avec la gamme 8960, d’Agilent. Celle-ci teste les divers standards – CDMA2000 (asiatique) en tête, CDMAOne, W-CDMA (européen) et Edge – à la fois pour la partie radio et pour la partie Internet. Tektronix annonce aussi des équipements portables, R3172 et R3182, afin d’analyser le spectre radio. Ce domaine est très sensible dans les réseaux 3G, puisque l’énergie des antennes est alors absorbée proportionnellement au débit d’accès à Internet des terminaux. Ces analyseurs conviennent aussi aux réseaux LMDS (Local multipoint distribution system), employés dans la boucle locale radio, et aux réseaux satellitaires micro-ondes point à point.Par ailleurs, les analyseurs logiciels de protocoles n’ont pas dit leur dernier mot, au vu de la puissance d’analyse dont certains sont capables. Agilent pousse son Advisor SW Edition face au Sniffer Pro LAN, de Network Associates.Ces deux produits reconnaissent la plupart des protocoles de transport et des topologies du marché (ATM, Ethernet, FDDI et Token Ring). Ils annoncent même le support du Gigabit Ethernet et surtout l’inévitable voix sur IP, comme leurs concurrents matériels, et affinent leur analyse des flux applicatifs (DNS, H.323, HTTP, IPSec, POP3, SNA et les couches basses d’Oracle et de Sybase). Certains standards récents, comme l’Ethernet sans fil (802.11), font également l’objet d’option spécifique telle que Sniffer Wireless.

Équiper le réseau de sondes, pour visualiser le trafic

Évolués, ces analyseurs proposent des solutions lorsque survient un problème. Une difficulté particulière bloque les analyseurs, qu’ils soient logiciels ou matériels. C’est la généralisation des commutateurs Ethernet qui isolent les segments les uns des autres.Les fonctions de Port mirroring ne suffisent généralement pas à visualiser l’ensemble du trafic. Il faut alors distribuer des sondes sur le réseau. C’est la solution proposée, notamment, par NetScout, dont les sondes nGenius Probe examinent les flux applicatifs ainsi que le trafic voix. En détaillant le contenu des trames, NetScout identifie des applications telles que Lotus, Oracle ou SAP dont il surveille les temps de réponse. Un rang en dessous, on trouve toute une gamme d’analyseurs fournissant moins d’informations, mais étant nettement moins coûteux. Parmi les plus utilisés, on peut citer EtherPeek, de WildPackets ; et Observer, de Network Instruments. Viennent ensuite des outils comme Sniffer Basic, version simplifiée de Sniffer Pro LAN ; ou NetBoy, de HCL Communications. À l’extrême, on peut recourir à des logiciels gratuits téléchargeables sur le Web tels que WinPcap.

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Alain Coupel