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Le téléphone n’est plus simple comme un coup de fil

Les réseaux sont comme des monstres avec plusieurs corps, mais une seule tête.

‘ Simple comme un coup de fil ‘, affirmait le slogan de France Télécom. Cela va devenir de moins en moins vrai. La panne récente dans son réseau, fin octobre, puis celle de Bouygues Télécom
montrent la fragilité du téléphone.Les opérateurs cherchent à le rendre de plus en plus intelligent, capable de fournir une gamme plus large de services. Pour cela, ils le gorgent d’informatique. Or, malgré les progrès, elle n’est toujours pas une technique exacte.Regardez votre PC. Il devient une machine à tout faire, affiche une stabilité en net progrès, mais plante de temps en temps inopinément. Pour régler le problème, il suffit souvent de l’éteindre et de le rallumer. C’est impossible avec
un réseau télécoms.Jadis, ils étaient multiples : un pour la voix, un autre pour la donnée avec chacun son type de transport… La tendance est de n’en avoir plus qu’un seul, dit multiservice. Plus complexe.Le réseau téléphonique d’antan était constitué de centaines de machines quasiment autonomes : les commutateurs. Ils ne traitaient que la voix. L’un d’eux tombait-il en dérangement ? Les conséquences étaient géographiquement
limitées et les pannes vite indentifiables. Comme dans les voitures toutes mécaniques. Les nouvelles, pleine d’électronique, et plus savantes, défient toute logique par leur comportement.Dans les télécoms, avec des technologies comme la téléphonie sur IP, le réseau évolue ­ composé de centaines d’esclaves gouvernés par des centres informatiques en guise de maîtres. Ils ont le savoir : les autres ne font
qu’exécuter.Si l’un des maîtres devient fou, normalement, les autres doivent prendre la situation en main. Mais rien n’est plus contagieux que la folie et eux-mêmes se mettent à dérailler… Il faut alors soigner tout le monde. Cela prend du
temps et souvent nul ne connaît la raison de ce coup de chaud collectif.* Grand reporter à 01 Informatique

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Jean-Pierre Soulès*