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Le service et l’intérim sauvent l’embauche

Sur fond de baisse de l’emploi, SSII et sociétés d’intérim recherchent des profils informatique industrielle et systèmes et réseaux.

La région Paca a, depuis 2001, été touchée par de nombreux plans sociaux. “Beaucoup de grandes entreprises informatiques de la région dégraissent par dizaines, voire par centaines de personnes”, reconnaît Mark Wilson, du cabinet de recrutement Techselection, basé à Sophia-Antipolis. Parmi elles, nombre de constructeurs, comme Nortel, HP ou Lucent. Les deux bassins d’emplois informatiques de la région ?” Aix-Marseille et Nice-Sophia ?”, qui représentent 80 % des offres et 79 % des chômeurs, sont touchés. Dans la morosité ambiante, les acteurs du secteur ont du mal à cerner l’ampleur réelle du phénomène. “Nous consultons actuellement les acteurs de Sophia pour savoir quelle est réellement la situation depuis janvier 2002, et s’il y a ou non création nette d’emploi”, explique Isabelle Atalli, présidente de la commission emploi de l’association Telecom Valley. Cependant, selon les chiffres de l’ANPE Paca, les offres ont baissé de 10 % en un an, tandis que le nombre d’informaticiens au chômage a progressé de 47 % (3 588 personnes).

Les techniciens, cible du travail temporaire

“Les entreprises continuent d’embaucher des profils très particuliers, mais aucune ne recrute plus en masse”, remarque Mark Wilson. Et selon Antoine Garcia, directeur du cabinet AG Consulting, “les SSII recherchent des compétences qu’elles n’ont pas pour répondre aux besoins des entreprises sur des produits innovants non stabilisés, comme la gestion de la relation client, la gestion des connaissances, la voix sur IP ou la téléphonie sans fil.”Les profils demandés ont évolué : “En 2000, nous avons connu un pic des demandes en informatique de gestion. Aujourd’hui, ce sont les profils systèmes et réseaux qui sont demandés : deux cent cinq annonces sur quatre cent quarante-cinq”, constate Claude Mahieu, responsable du centre Apec de Nice. A Marseille aussi, l’informatique de gestion est en baisse. Et ce sont les postes d’informatique industrielle et d’électronique qui subissent le moins d’érosion. Par ailleurs, “l’intérim se développe beaucoup actuellement sur les postes de techniciens”, note Michel Homola-Maureau, consultant à l’Apec Marseille. “50 % de nos clients sont des distributeurs de matériel, en quête, principalement, de techniciens pour le déploiement ou la migration des équipements”, explique Sylvie Miech, consultante informatique de l’agence Randstad de Marseille. Cependant, si “les SSII publient encore de nombreuses offres, beaucoup se contentent de constituer un vivier de CV”, prévient Claude Mahieu.Après avoir fait venir des informaticiens de toute l’Europe, la région s’est constitué un important réservoir de compétences. Cependant, face au retournement du marché, ces compétences resteront-elles ? “Les informaticiens de Sophia explorent toutes les solutions possibles et élargissent leurs recherches sur Aix, Marseille ou Monaco. Mais s’ils ne trouvent rien, ils iront sur Paris”, explique Antoine Garcia. Certains laisseraient leur famille sur place. Cependant, “la navette entre Paris et Paca n’est jouable qu’à partir d’un certain niveau de salaire : 61 000 euros au minimum”, juge Michel Homola-Maureau. La région cultive également son vivier d’informaticiens avec la mise en place de nouvelles formations, comme l’arrivée en septembre de l’Esiee (*) ou la mise en place d’une filière informatique à l’IUT d’Arles. Il est également prévu, à Sophia, de bâtir un “campus STIC”, qui regroupera l’ensemble des acteurs de la filière sciences et technologies de l’information et de la communication.(*) Ecole supérieure d’ingénieurs en électronique et électrotechnique.

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Claire Chevrier