Passer au contenu

Le P2P au service de la lutte anti-spam

Une start-up américaine, Cloudmark, prévoit de lancer à partir de mai 2002 un service de filtrage anti-spam en peer-to-peer. La collaboration entre les différentes machines connectées permet d’obtenir un taux de filtrage proche de 100 %.

Jordan Ritter, fondateur de Cloudmark et ancien Chief Architect chez Napster, et Vipul Ved Prakash, développeur oeuvrant depuis quelques années dans la Silicon Valley, sont les initiateurs d’un nouveau service qui permet de lutter contre le spam. Folsom, son nom de code, est avant tout destiné aux entreprises.Ce nouveau service ne sera pas créé ex nihilo puisque la technologie P2P (peer-to-peer) employée devrait être basée en grande partie sur Razor, un projet de réseau collaboratif de détection et de filtrage de spam initié en mai 2000 par Vipul Ved Prakash, et mettant en ?”uvre des outils en open source.

Donner une signature unique à chaque message

Le système repose sur des catalogues de signatures de messages spam alimentés et mis à jour en temps réel par les différentes machines composant ce réseau. Un agent, installé sur chaque poste client (Reporting Agent), permet à l’utilisateur de signaler certains des messages qu’il reçoit et qu’il considère comme du spam. Razor est alors en mesure de créer une signature, sous la forme d’un identifiant unique de vingt caractères, à partir d’un ensemble de caractéristiques propres à ce message (nombre de mots, nombre d’octets, etc.).La signature est alors immédiatement diffusée et répliquée sur les différents catalogues de signatures du réseau.Des agents de filtrage, placés en amont (au niveau du serveur de mail par exemple), sont alors en mesure de comparer la signature de tous les messages entrant avec les signatures contenues dans la base de spam de Razor afin de bloquer la transmission des messages indésirables.

Une efficacité croissante avec le nombre d’utilisateurs

Concernant le nouveau service Folsom, Jordan Ritter indique dans un entretient récent avec le magazine New Scientist que ” des tests effectués sur un flux de messages e-mail contenant entre 40 et 60 % de messages non sollicités permettent de réduire le spam à un taux proche de zéro… “, tout en ajoutant que ” contrairement à d’autres systèmes ou logiciels anti-spam, il produit très peu de “vraix-faux” conduisant parfois à bloquer des messages pertinents…”.Ils confient également dans cet entretien avoir intégré un certain nombre de techniques propriétaires afin d’éviter que les spammeurs ne s’adaptent au système en effectuant, par exemple, de petites modifications sur leurs messages.Mais une chose est sûre : comme tout service P2P, et au-delà du mode de fonctionnement propre à la technologie utilisée, l’efficacité du système devrait devenir d’autant plus puissant lorsque le nombre d’utilisateurs deviendra de plus en plus important.

🔴 Pour ne manquer aucune actualité de 01net, suivez-nous sur Google Actualités et WhatsApp.


Stéphane Gautier