Passer au contenu

Le micropaiement, nouveau cheval de bataille de France Télécom

L’opérateur crée une société commune avec la start-up américaine iPIN. Elle commercialisera et exploitera la technologie de micropaiement d’iPIN en France.

Là où Kleline a échoué, iPIN et France Télécom espèrent bien réussir : déployer à grande échelle une solution de micropaiement sur Internet.Les deux sociétés créent ainsi une filiale commune, et dont le nom n’est pas encore connu. Détenue à 87,5 % par l’opérateur historique, cette filiale commercialisera la technologie de micropaiement de la start-up américaine.Ce joint-venture possède une quasi-exclusivité sur la commercialisation et l’exploitation de la technologie en France. L’opérateur historique pourra par ailleurs la distribuer dans tous les pays où il est présent. Enfin, sa filiale Wanadoo entre à hauteur de 5 % dans le capital d’iPIN pour un montant non précisé.Cet accord marque une évolution importante du modèle économique d’iPIN. Jusque-là, la start-up commercialisait directement sa technologie. Mais sans grand succès, notamment en France. Sur les 300 à 500 marchands visés pour cette année, la société n’a séduit que Club-Internet et, par son entremise, des marchands tels que Hachette Multimédia, Le Monde, Joystick, 00h00.com, Netbeat, Softissimo, et quelques autres.iPIN ne touchera donc plus de commission directe sur les transactions effectuées à l’aide de sa solution, mais se rémunérera principalement sur la vente de licences de ses outils. Les 15 à 20 % prélevés sur chaque transaction, de l’ordre de 1 euro, iront dans la poche du nouvel intermédiaire exploitant. En l’occurrence, l’entité formée avec France Télécom en ce qui concerne le marché français. Mais près de 40 % de cette commission seront reversés au FAI partenaire.

Objectif : 1500 clients en 2003

De l’avis d’Yves Cristol, qui a piloté l’opération chez France Télécom, la structure actuelle d’iPIN ne lui permettait pas d’assouvir ses ambitions. “Pour passer à la vitesse supérieure, il lui fallait trouver des partenaires. Que se soit pour commercialiser sa solution à l’international, ou pour mettre en place l’infrastructure technique.” Sur ce dernier point, c’est Cap Gemini qui a été retenu par France Télécom comme partenaire intégrateur.Marc Kawam, vice-président Europe d’iPIN, reconnaît d’ailleurs que cette évolution du modèle économique de la start-up devrait se révéler très lucrative. Et de songer aux portails Web et WAP de France Télécom. Déjà, des discussions ont été entamées avec Alapage, l’un des sites marchands de France Télécom.
D’ailleurs, France Télécom vise déjà 1500 clients marchands pour 2003.Néanmoins, la nouvelle société n’a pas vocation à limiter la technologie au seul monde de l’opérateur. “Au contraire, nous ne demandons aucune exclusivité. Nous donnerons toutes les garanties pour montrer que nous ne verrouillerons pas l’accès à cette technologie dont l’intérêt réside dans le fait qu’elle est une solution ouverte”, affirme Yves Cristol.D’ailleurs, un opérateur mobile pourrait être accueilli dans le capital de la société. Tout comme un organisme bancaire, afin de gérer des transactions plus importantes, sur le même modèle qu’avec les FAI.” De plus, des partenariats du même type pourraient être rapidement passés dans d’autres pays européens “, prévoit Marc Kawam.Derrière l’engouement de France Télécom pour iPIN se cache surtout l’opportunité de faire migrer les services Minitel vers le Web. Le micropaiement, qui revient à une facturation mensuelle sur sa facture des télécommunications, reproduit à merveille le modèle payant du Minitel. “C’est surtout la demande des éditeurs de services de contenus dématérialisés qui nous a poussé à monter cette opération”, reconnaît Yves Cristol.

🔴 Pour ne manquer aucune actualité de 01net, suivez-nous sur Google Actualités et WhatsApp.


Frantz Grenier