Passer au contenu

Le high-tech s’enracine dans le monde agricole

Les agriculteurs français s’équipent et ont de plus en plus recours aux nouvelles technologies. Que ce soit pour être plus efficaces, pour faire baisser les coûts, ou pour affronter un quotidien de plus en plus complexe.

Les clichés, qui opposent le monde rural au high-tech, ont la vie dure. Et pourtant, s’il est bien un milieu qui s’ouvre à celui des nouvelles technologies et à l’informatique, c’est bien celui de l’agriculture. En témoignent les
3es trophées de la publication professionnelle L’Internet agricole & Nouvelles technologies, que remettra cette année François d’Aubert, ministre délégué à la Recherche. Cet événement aura lieu lors
de la grand-messe du Salon international de l’agriculture, qui se déroulera du 26 février au 6 mars prochain, à Paris.La conversion du monde agricole français résulte à la fois de contraintes et de besoins. Difficile, en effet, de ne pas s’équiper quand coopératives et distributeurs l’ont déjà fait de façon massive, ou quand l’Europe, par exemple,
exige une traçabilité des productions. Mais l’informatisation est également volontaire, tant les technologies permettent d’être plus efficaces, de faire baisser les coûts ou encore de s’organiser dans un univers ?” réglementaire
notamment ?” de plus en plus complexe.‘ Les agriculteurs sont ouverts à l’innovation, ils ont une approche positive de l’outil informatique, d’Internet, considère Jean-Paul Hébrard, rédacteur en chef de la revue L’Internet
agricole.

Dans les campagnes, le high-tech est une réalité. ‘ Et d’ajouter qu’il y a, par exemple, une vraie attente du WiMax, cette technologie de réseau sans fil qui pourrait permettre d’irriguer les
campagnes en haut-débit.

Une agriculture de précision

La remise de ces trophées permettra de mesurer l’éventail d’outils dont disposent aujourd’hui les agriculteurs français. La liste des produits primés fait la part belle aux satellites et au GPS. ‘ C’est la grande
tendance pour 2005 ‘,
confirme Jean-Paul Hébrard. Les agriculteurs ont de plus en plus recours aux informations venues du ciel pour encadrer leur travail. C’est ce qu’on appelle ‘ l’agriculture de
précision ‘. ‘ Le GPS, on en parle depuis longtemps. Mais maintenant, les solutions commencent à devenir abordables. ‘C’est le credo de l’entreprise SAT Plan. Son système Varisat comprend un PDA et une antenne GPS. Il permet, par exemple, de piloter l’épandage d’engrais. L’agriculteur est guidé et ne repasse pas, par exemple, deux fois au même endroit,
ce qui lui évite une mauvaise pulvérisation. ‘ Cela permet de faire des économies, c’est bon pour l’environnement et cela permet aussi, par exemple, de travailler la nuit ‘, explique Jean-Paul Hébrard.Le logiciel Agrimap+, lui, importe des images satellites et permet à l’agriculteur de savoir immédiatement quelles zones ont été bien ou mal traitées. Les informations peuvent même être transmises, via une carte PCMCIA, au système
embarqué d’un tracteur, pour une automatisation presque complète des tâches à effectuer sur le terrain. A l’heure actuelle, l’agriculture de précision est encore embryonnaire, mais elle connaît une réelle progression. Ainsi, l’outil d’aide à la
décision basé sur l’analyse d’images satellites Farmstar, proposé par Arvalis- Institut du Végétal est utilisé aujourd’hui sur 180 000 hectares en France, contre 95 000 l’an dernier.

Les SMS pour les alertes au mildiou

D’autres systèmes, moins sophistiqués, s’avèrent tout aussi pertinents. Les SMS peuvent ainsi servir d’alerte au mildiou, ce champignon qui ravage les cultures de pommes de terre. C’est ce que propose Arvalis-Institut du végétal.
‘ En cas de risque et selon les conditions climatiques, il faut intervenir vite et pulvériser le traitement avant la contamination. Le SMS est un moyen d’être mis au courant très vite ‘, explique
Jean-Paul Hébrard.Les champignons et l’état des semences ne sont pas la seule cause de souci pour un agriculteur. La nouvelle Politique agricole commune (PAC) de l’Union européenne peut également tourner au casse-tête. Les aides financières sont en effet
conditionnées à de nouvelles règles. Là aussi, l’informatique peut venir en aide aux exploitants. Le logiciel Diage conditionnalité d’Arcade Conseil et Edivial leur permet de vérifier la conformité de leur exploitation aux obligations réglementaires
de la PAC.Le logiciel Ditoo d’Isagri est moins ambitieux, mais tout aussi pratique. A chaque démarrage de l’ordinateur, il va puiser dans toutes les applications de l’éditeur pour synthétiser en une page les tâches du jour : traite,
inséminations, déclarations administratives, trésorerie. Cet assistant peut aussi se connecter sur Internet pour aller y récupérer des informations utiles (météo, matériel d’occasion, etc.).Les consommateurs pourront peut-être bientôt mesurer concrètement l’engouement technologique des campagnes françaises. Et notamment sur un sujet qui les préoccupe, à savoir la sécurité alimentaire. Ainsi, ils pourraient apercevoir
bientôt dans les rayons de leurs magasins un des lauréats des trophées, Traceo, de la société Cryolog. Appliqué sur un code-barres, ce film plastique rendrait celui-ci illisible en cas de rupture de la chaîne du froid ou de dépassement de la date de
péremption, par l’action de micro-organismes. Le produit deviendrait donc invendable puisqu’il ne pourrait plus passer en caisse.Le Salon de l’agriculture ne compte pas encore d’espace dédié aux nouvelles technologies. Mais il serait peut-être temps pour les organisateurs d’y penser…

🔴 Pour ne manquer aucune actualité de 01net, suivez-nous sur Google Actualités et WhatsApp.


Guillaume Deleurence