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Le grand pari du livre numérique

François Sorel chroniqueur high-tech sur RMC

Alors que les premiers frimas de l’hiver s’annoncent, je tenais à vous parler de ma voisine de transat de cet été. Une Américaine. Confortablement installée sous son parasol, cette touriste venue de loin attirait mon regard par son Kindle flambant neuf. J’avoue, j’étais jaloux de son joujou. Encre électronique, confort de lecture optimal, des dizaines de milliers de livres à télécharger en Wi-Fi ou en 3G, deux semaines d’autonomie, un tarif abordable, le tout ne dépassant pas les 300 grammes. J’avais de quoi être envieux. Hé bien ! chers lecteurs, toute cette rancœur n’a plus lieu d’être, car ça y est, la France se lance sérieusement dans le livre numérique. Avec des offres qui ressemblent fortement à celle d’Amazon et son Kindle d’outre-Atlantique. L’offre de la Fnac et son Fnacbook est sans doute celle qui se rapproche le plus du livre de ma voisine de plage… Un catalogue confortable (80 000 titres pour débuter) une offre simple, des livres moins chers que leur version papier (-20 % en moyenne) et pas d’abonnement 3G à payer, une première dans notre pays. D’autres acteurs de choix vont aussi faire le pari du livre numérique : Chapitre.com et France Loisirs, Carrefour, Darty et d’autres… Reste tout de même quelques détails à régler, dont les verrous numériques, qui risquent d’empoisonner bon nombre de lecteurs. Impossible, par exemple de prêter un livre ! Amazon propose depuis peu, sous certaines restrictions, la possibilité de partager un ouvrage avec un ami, mais seulement pendant 14 jours et sur certains titres seulement. Cet handicap, loin d’être anodin, permettra-t-il au bon vieux bouquin de survivre face aux livres électroniques ?

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François Sorel