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Le e-learning est inefficace sans un lourd dispositif pédagogique

Présenté comme économique, le e-learning n’en reste pas moins un dispositif lourd à gérer qui nécessite à la fois des ressources pédagogiques importantes et un cadre d’apprentissage étendu.

Conçus en conformité avec les méthodes pédagogiques américaines basées sur le QCM (questionnaire à choix multiple), les outils de e-learning permettent de savoir qui a fait quoi et pendant combien de temps. Mais les entreprises françaises recherchent en parallèle un système d’évaluation plus qualitatif, qui repose souvent sur des relations individuelles. Quel que soit l’outil utilisé, il faut invariablement y ajouter une administration pédagogique très lourde. “Même si l’on s’adresse un groupe, le e-learning implique une approche personnalisée de chaque étudiant “, souligne un enseignant d’un institut français spécialisé dans l’apprentissage des langues. Car le e-learning ne ” lâche ” pas son étudiant derrière l’ordinateur. Interactif, il prévoit la présence de formateurs qui dirigent, animent et suivent le parcours de l’apprenant. “Pour l’instant, les entreprises font très peu de véritable e-learning et beaucoup de e-teaching : des cours autoadministrés identiques à ce que l’on retrouve sur les CD-ROM “, reconnaît Daniel Schemla, consultant en stratégie et développement Up2Learn.

La recherche du meilleur prix nuit à la qualité de la formation

utre limite peu prise en compte : le temps. Les cours sont trop souvent ajoutés à la charge de travail de l’apprenant. Or, pour que la formation soit efficace, il faut dégager du temps et créer un environnement d’apprentissage motivant. Et dans ce domaine, rien de tel que les formations diplômantes : elles rencontrent les meilleurs taux de réussite des apprenants, car elles leur permettent de faire évoluer leur carrière ou de prétendre à un meilleur salaire. Ce qui n’est pas forcément du goût de tous les employeurs.Pour Sally-Ann Moore, organisatrice de eLearnExpo. com, “il ne faut pas chercher à tout prix à réduire le coût de la formation grâce au e-learning. Sinon, on se retrouve à choisir sur un catalogue des cours standards et bon marché qui ne répondent que très rarement à la demande réelle des entreprises”. Il faut plutôt chercher à adapter le contenu aux besoins spécifiques de chaque apprenant. Mais cette adaptation coûte cher car en réalité très peu de contenus de qualité sont disponibles. Tel qu’il est aujourd’hui pratiqué en France, le e-learning trouve sa rentabilité dans le volume, ce qui est rarement compatible avec une approche qualitative de la formation. Les portails destinés aux PME se contentent donc souvent d’un ” scoring ” rapide pour préévaluer l’apprenant et le laissent ensuite dans un contexte d’autoformation, mal adapté à notre culture.

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rédéric Bordage et Marie Varandat