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La SSII, la société où il ne fait pas bon travailler

Salariés et candidats potentiels en conservent une image négative révèle une étude. Mais ils distinguent certaines SSII.

‘ Ma petite entreprise ne connaît pas la crise, embauche, débauche, inlassablement… ‘ Les SSII connaissent la chanson. Avec le printemps, on a vu refleurir les prévisionnels de
recrutement soutenus, comme à la belle époque d’avant la bulle internet.La crise et les plans sociaux qui ont secoué le secteur de 2002 à 2004 paraissent déjà loin. Mais pas dans la tête de ceux qui les subissent. Et si l’on en croit une étude de Guillaume Tell Tendances, le pôle études de
l’agence de conseil en marketing social Guillaume Tell, l’image de ‘ marchands de viande ‘ qui colle aux SSII n’est pas près de s’estomper.

Des valeurs rejetées

Les collaborateurs en poste jugent, à 51 %, leur secteur peu attrayant, et 19 % souhaiteraient même ne plus avoir à travailler en SSII. Les salariés ne remettent pas en cause l’intérêt des missions ni le dynamisme ou la
créativité du marché.En revanche, ils rejettent les valeurs véhiculées par les SSII. Ces dernières n’offrent pas de sécurité de l’emploi pour 85 % d’entre eux, de considération sociale (74 %), d’opportunités
d’évolution interne (59 %) ou d’équilibre entre vie professionnelle et vie privée (83 %). ‘ Deux ans après leur embauche, les salariés font généralement le bilan. Les promesses non tenues engendrent des
frustrations, voire des désillusions ‘
, observe Paul-Marie Chaumont, directeur de Guillaume Tell Tendances.Avec respectivement 15 % et 22 % d’opinions négatives, les étudiants et les demandeurs d’emploi n’en sont pas là et accordent encore du crédit au secteur, tout en restant sur leur garde.
‘ Ils souhaitent rejoindre une SSII plus par opportunisme que par vocation, les sociétés de services étant parmi les seules à recruter actuellement. ‘Cette vigilance se traduit dans les critères de choix d’un employeur. Les valeurs humanistes, comme l’ouverture d’esprit et un bon management, priment sur les performances de la société. De peur de tomber dans le
moule des grandes sociétés, plus d’un tiers des étudiants et des demandeurs d’emploi seraient ainsi prêts à travailler en PME.

Séparer le bon grain de l’ivraie

La mauvaise image générale du secteur doit être tempérée acteur par acteur, et les candidats potentiels ne mettent pas toutes les SSII dans le même panier. Unilog et Accenture s’en sortent bien. La communication et la politique
de recrutement de la première, les salaires et les perspectives de carrières proposées par la seconde sont plébiscités.Empêtré dans ses ennuis judiciaires, Altran figure, en revanche, en tête de la liste noire des employeurs à fuir. Capgemini arrive juste après, mais sa taille la rend incontournable.Sur les blogs et les forums de discussions, les candidats s’informent des conditions de travail telles qu’elles sont réellement pratiquées chez leur employeur potentiel. Raison de plus pour les SSII de soigner leur
réputation. Avec la reprise qui se dessine, le retour de bâton s’annonce violent et les candidats n’hésiteront pas à jouer de nouveau la surenchère.

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Xavier Biseul