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La redoutable sélection par voie électronique

Après l’e-business, l’e-learning et l’e-procurement, voici l’e-sélection. De quoi faire faire frémir les candidats sensibles à l’humanité des recruteurs.

Les temps changent ! Il y a peu encore, le petit son ‘ i ‘ précédait naturellement le ‘ han ! ‘… et nous plongeait au c?”ur
de la campagne la plus tranquille, où retentissait ainsi l’appel du petit équidé gris aux longues oreilles ! Point d’équivoque, alors ! Aujourd’hui, le ‘ i ‘ de nos ancêtres s’écrit désormais
à l’anglo-saxonne, ‘ e ‘, et précède tout ce qui se veut à la pointe du progrès, e-économie oblige.Et voilà que le dernier en date concerne la très délicate question de la sélection des candidats. Cette action si grave qui peut orienter toute une vie. De nouveaux outils en ligne se targuent de venir en aide aux DRH, en leur proposant
de se lancer dans l’e-sélection. Encore un moyen infaillible de gagner du temps, et donc de l’argent ! Pas de courrier à dépecer, par de lettre à renvoyer.Tout est automatique… Juste un ou deux QCM à faire remplir en ligne par le candidat, qu’il soit chez lui, à son bureau, dans la rue d’à côté ou à l’autre bout du monde. Aux résultats du test, on saura tout de suite si le candidat
convient ou non à l’entreprise, s’il saura entrer dans le moule de sa culture ou s’il dispose des compétences techniques requises.Le tri est propre et rapide ! Un message automatique de téléprocédure suffira pour indiquer au candidat écarté les raisons du refus. Certes, on peut se féliciter de cette nouvelle façon de sélectionner les postulants à l’un ou
l’autre poste. Certains sont même gagnants, puisque cela leur évite des déplacements parfois coûteux, l’attente anxieuse d’une réponse plus ou moins longue à arriver.Et pourtant, quid du contact humain ? De cette première rencontre in situ ? Elle qui donne si souvent la première impression sur l’entreprise. Qui permet aussi un échange, ne
serait-ce que sur les tests à passer et sur leur signification. Le candidat se sent alors moins seul face à un interlocuteur expérimenté, et il peut même en retirer un enseignement susceptible de lui servir pour une prochaine candidature.Mais, seul devant sa messagerie, quel avantage retirera-t-il d’une réponse toute faite ? Sauf à s’enfoncer encore un peu plus dans sa solitude s’il n’a pas été… e-sélectionné !* Rédactrice en chef adjointe de 01 InformatiqueProchaine chronique lundi 28 avril

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Anne-Françoise Marès