Passer au contenu

La migration vers Windows 2000 demandera la plus grande attention

Avec Windows 2000, Microsoft prend un nouveau départ. Les contraintes techniques et matérielles imposées risquent de freiner son adoption.

Windows 2000 sera disponible le 17 février prochain. “Nous aurions pu le sortir en septembre dernier, reconna”t pourtant Pascal Brier, responsable marketing produit. Le code de Windows 2000 est figé depuis la sortie de la Release Candidate 2, en septembre. Nous avons préféré prendre le temps nécessaire pour le déboguer et livrer une version la plus stable possible. Cet intervalle nous a aussi servi à former notre réseau de partenaires.” En ce qui concerne les prérequis matériels indispensables, cette nouvelle stratégie s’accompagne d’un discours inédit jusqu’alors chez l’éditeur : “Nous avons dû faire un choix lors de la conception de Windows 2000. Nous avons fait celui de la stabilité du système au détriment peut être du nombre de matériels compatibles “, précise Pascal Brier. Prix à payer pour cette stabilité : l’impossibilité pour un pilote non certifié de mettre à jour les DLL et autres composants du système, et donc de fonctionner. Bref, seuls les produits récents seront pris en compte, les autres ne pourront être utilisés sur Windows 2000 que s’ils sont référencés sur le CD-ROM d’installation. Pascal Brier confirme ce choix : “Nous visons principalement une diffusion de Windows 2000 avec les nouvelles machines.” De fait, bien que le nouveau système d’exploitation ne requière officiellement que 32 Mo de mémoire vive et un processeur Pentium MMX à 166 MHz pour être installé “il nécessite en réalité un minimum de 64 Mo et un processeur nettement plus rapide pour fonctionner de manière optimale “, précise Pascal Brier. Si, pour la partie matérielle, la migration vers Windows 2000 impose une certification des pilotes, elle repose aussi, pour les applications, sur une compatibilité que seule la certification Microsoft (lire encadré) pourra garantir.

Une situation intriquée pour les éditeurs


Pour l’éditeur, seuls ses prochains logiciels (Exchange 2000 et SQL 2000) tireront effectivement parti de Windows 2000. Néanmoins, pour certains logiciels plus anciens, une solution existe. Ainsi, la version 6. 5 de SQL sera compatible Windows 2000 uniquement après l’application du Service Pack 5. Chez Amosdec, distributeur en France du défragmenteur Diskeeper, choisi par Microsoft comme utilitaire de référence pour Windows 2000, la situation est un peu plus complexe. La version 5 de Diskeeper nécessite la révision 5. 03, qui existe elle-même en deux versions distinctes : NT 4 et Windows 2000. La licence de l’une ne couvrant pas l’autre.
Pour les autres éditeurs, la situation est tout aussi complexe. Ainsi, seule la version 2 d’Oracle 8i tirera parti des nouvelles fonctions de l’OS comme, entre autres, Active Directory et l’adressage mémoire étendu. Quant à la compatibilité des autres logiciels, Philippe Lemaire, chef de produits serveur chez Oracle, précise : “Nous certifions nous-même pour Windows 2000, tous les produits que nous sortons.”Certification maison, non validée par Microsoft, qui ne donne pas droit au logo de l’éditeur. Par ailleurs, ni Oracle 8, ni Oracle Applications et autres logiciels plus anciens n’utiliseront pas Windows 2000 de façon optimale. Et ce, pour une simple raison : “Nous n’avons pas aujourd’hui de demande de nos clients concernant Windows 2000 “, explique Lionel Dubreuil, responsable avant-vente Oracle Applications.

La mise à niveau des serveurs encore à l’étude

En revanche, d’autres éditeurs, tels que SAP, se voient obligés par leur contrat de maintenance d’assurer une mise à jour de leurs noyaux systèmes, même si, comme le précise Max Biscarrat, responsable produit SAP Business Technology “il ne s’agira pas d’un portage binaire linéaire”. En effet, les capacités d’administration de Windows 2000 seront, à cette occasion, prises en compte. Les stratégies des éditeurs en ce qui concerne le passage à Windows 2000 sont, on le voit, des plus contrastées. Un passage d’autant plus important qu’IDC prévoit que près de 70 % des postes client seront mis à niveau courant 2000, contre un petit tiers pour les serveurs. Ces derniers posent en effet des problèmes spécifiques. Ainsi, la migration des annuaires ne se fera pas sans mal, notamment à partir de NetWare. “L’outil de migration vers Windows 2000, Novell NDS, est en effet encore à l’état de version bêta – et sortira dans trois mois -, et il aura de toute façon des limites “, constate Pascal Brier.Microsoft change. Avec Windows 2000, l’éditeur a choisi de faire table rase des principaux problèmes qui pesaient sur le fonctionnement et sur l’image de NT 4. Cette rénovation radicale entra”ne, par contrecoup, de sérieuses contraintes de mise en ?”uvre qui contribueront logiquement à retarder son adoption. Viser la qualité a un prix.

🔴 Pour ne manquer aucune actualité de 01net, suivez-nous sur Google Actualités et WhatsApp.


STÉPHANE REYNAUD et NICOLAS MOISSET