Bonne nouvelle ! La crise, celle-là même qui préoccupe l’industrie et n’en finit pas de faire des dégâts, eh bien, il parait qu’elle n’existe pas. ” Il n’y a pas de crise des télécoms ! Il y a certes une crise cyclique chez les équipementiers, mais globalement, tout est en croissance ! Nous-mêmes ferons une croissance à deux chiffres cette année. ” Tout droit sortie de la bouche de Michel Bon, PDG de France Télécom, cette petite phrase optimiste a de quoi chatouiller. L’opérateur historique, endetté de quelque 61 milliards d’euros, et dont l’action a chuté de plus de 70 % en quelques semaines, aurait bien l’air de vouloir nous faire avaler une couleuvre aussi grosse que le poids de sa dette. Et pourtant, Michel Bon regorge d’arguments. La chute brutale de l’action FT ? ” Une attaque extérieure spéculative “. La chute des opérateurs, tels que KPNQwest ? ” Parce qu’ils n’étaient pas bons, seuls les meilleurs restent “. L’éclatement de la bulle ? ” L’engouement pour les technologies demeure “. Déroutante théorie. Bluff ? Mauvaise foi ? Utopie ? Excès d’optimisme ? Étonnamment, Monsieur Bon semble y croire dur comme fer : ” Les gens sont comme en hypnose devant le gouffre de la crise. Je m’efforce de passer la main de la vérité devant leurs yeux, en espérant les faire sortir de cet état d’hypnose. ” Réveillons-nous, donc ! Dévoilons cette croissance que nous ne savons pas voir ! À trois, je claquerai des doigts et vous ne vous souviendrez plus de rien. La crise ? Quelle crise ?
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