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” La catégorie 5e nouvellement créée répond aux contraintes du Gigabit “

Les normes de câblage évoluent pour rester dans la course aux hauts débits. L’arrivée du Gigabit et bientôt celle du 10 Gigabit imposent des contraintes sévères.

La suite logique de la catégorie 5 dans le câblage de cuivre était la 6. Voici qu’apparaît la catégorie 5e. Pourquoi cette étape intermédiaire ? Le “e” signifie enhanced, c’est-à-dire améliorée. Cette amélioration a été rendue nécessaire par l’arrivée, en 1998, du Gigabit. Or, la catégorie 5 a été définie au début des années 90, et, à cette époque, on ne parlait que de 10 ou 16 Mbit/s sur cuivre. Le passage au Gigabit se traduit par plusieurs phénomènes physiques tels que la perte par réflexion plus importante, une paradiaphonie (2) accrue et une perte en sommes des puissances paradiaphoniques, elle aussi renforcée. La catégorie 5e prend en compte ces phénomènes. Par exemple, pour limiter les pertes par réflexion, les spécifications de tolérance des impédances sont plus sévères, à savoir 100 ohms plus ou moins 5 ohms, au lieu de 100 ohms plus ou moins 15 ohms.Cela signifie-t-il que le passage au Gigabit suppose de changer tout le câblage ? Pas forcément. En fait, dans le système catégorie 5, les point faibles sont surtout les cordons de raccordement des postes de travail et les connecteurs. Le mieux est donc de les remplacer par des composants de catégorie 5e. Cela dit, cette méthode n’éliminera pas tous les problèmes, et il faudra sans doute, dans les câblages existants, reconfigurer des canaux pour éliminer certaines connexions. De toute manière, il n’y a pas urgence, dans la mesure où aujourd’hui le Gigabit est surtout utilisé sur fibre optique dans le backbone, tandis que la partie distribution reste très majoritairement en 10 ou 100 Mbit/s, où la catégorie 5 suffit. Mais, d’une manière générale, toute nouvelle installation doit être réalisée en catégorie 5e.Et que devient la catégorie 6 ? Elle est plus que jamais à l’ordre du jour. Le premier vote va avoir lieu très prochainement. En gros, la topologie du câblage horizontal reste la même et le système utilise les mêmes interfaces de connecteurs modulaires à huit broches. En revanche, il offre une bande passante de 200 MHz au lieu de 100 MHz pour les catégories 5 et 5e, tout en sachant que ses paramètres sont en fait spécifiés à 250 MHz. Parmi les autres innovations, la norme prend en compte l’influence de la température, ce que ne prévoit pas la norme 5e. Ainsi, la distance 90 mètres jusqu’au connecteur du poste de travail est spécifiée pour une température de 20?’ C. Si la température du câble monte à 40?’ C, cette portée tombe alors à 84 mètres. Enfin, l’interopérabilité et la compatibilité rétroactive avec les catégories 5 et 5e sont assurées.Quel est l’impact des nouvelles normes sur le prix ? Il est d’environ 10% pour le passage à la catégorie 5e et de 20% supplémentaires pour la catégorie 6, dont 40% pour la partie purement équipement et le reste en main d’?”uvre.(1) L’EIA/TIA (Electronic Industries Association/Telecommunication Industry Association) établit les normes pour le continent américain et les propose à l’ISO. Les documents du TIA sont compatibles techniquement avec les documents ISO. (2) Paradiaphonie : signal induit sur une paire par un signal généré sur une autre paire dans un câble multipaire.

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ean-Pierre Soulès