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La boucle locale radio fait son (tout) petit bonhomme de chemin

Les deux opérateurs de métropole, Altitude Telecom et LDCOM, s’estiment satisfaits d’avoir choisi la technologie de la boucle locale radio (BLR). L’année 2003 ne devrait pourtant pas voir beaucoup de déploiements dans
l’Hexagone.

Un peu comme ce fut le cas pour le dégroupage, la boucle locale radio (BLR) avait attiré tant de monde (56 licences octroyées) qu’on pouvait penser que ce mode d’accès serait généralisé et couvrirait la France entière dans les deux
ans suivant son lancement.Aujourd’hui, le constat est loin d’être reluisant, même si les deux acteurs encore présents sur ce marché s’y accrochent. Le petit opérateur normand Altitude Telecom est assez satisfait de ses trois licences régionales couvrant les
Haute et Basse-Normandie ainsi que l’Ile-de-France – même si celle-ci ne lui procure que 5 % de son chiffre d’affaires purement BLR.‘ Cette région devrait, d’ici à 2004, représenter 50 % de notre chiffre d’affaires BLR ‘, explique Jean-Paul Rivière, le PDG d’Altitude, rentré prématurément du Dakar 2003 à la suite
d’une panne sur sa Toyota.Sur les cinq cents plus grandes entreprises de Normandie, Jean-Paul Rivière se félicite d’en compter plus de la moitié dans son portefeuille clients. ‘ Depuis deux ans, les entreprises nous confient une
petite partie de leurs liens, environ 10 %, mais aujourd’hui elles commencent à vouloir nous en confier plutôt 80 %. ‘
Au cours de l’année, la société normande compte déployer cinq ou six nouvelles stations de base dans de nouvelles villes, des déploiements qui seront partiellement financés par des collectivités locales. A l’instar de ses confrères, il
ne voit plus la BLR que comme l’un des moyens d’accès pour les entreprises ; l’opérateur connecte ses clients tant en DSL, qu’en BLR, ou encore en RNIS, pour ceux qui ne bénéficient ni de la BLR ni de l’ADSL, car trop isolés.

La complémentarité DSL-BLR

Pour sa part, le poids lourd LDCOM (encore lui !) se dit ‘ convaincu qu’il y a complémentarité entre les différents moyens de raccordements ‘, selon Michel Paulin, directeur
général de la division Opérateurs et réseau. Fin 2002, l’opérateur couvrait une trentaine de villes avec cent vingt-cinq stations de base. Mais cette couverture ne devrait pas s’étendre de sitôt. ‘ Nous ne prévoyons pas
d’accroissement de la couverture dans les prochains mois ; nous misons plutôt sur une amélioration de la qualité et des débits. ‘
Parmi ses clients, LDCOM reconnaît avoir de nombreux confrères (Bouygues Telecom, Completel, Infonet ou Siris) qui utilisent des liens BLR pour remplacer leurs liaisons Transfix de France Télécom, aux prix prohibitifs. Aujourd’hui,
l’opérateur annonce activer tout de même entre deux cents et trois cents liens par mois. ‘ La boucle locale radio est une technologie d’avenir, qui permet de s’affranchir de France Télécom ‘, remarque
Michel Paulin.Côté constructeur, les commandes n’affluent pas vraiment. Lucent n’en enregistre actuellement plus de la part des opérateurs, tandis qu’Alcatel (qui a fourni 70 % des équipements de LDCOM) attend les résultats de la nouvelle
consultation lancée par l’ART sur la réallocation de licences. Il semblerait, d’ailleurs, que les opérateurs mobiles français aient répondu avec un certain enthousiasme.

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Jérôme Desvouges