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Jean-François Théodore (Euronext) : ” Les technos influencent, voire dominent les places financières “

Pour le président de la réunion des Bourses d’Amsterdam, Bruxelles et Paris, la nouvelle économie représente toujours une lame de fond.

L’année 2001 a été chahutée sur le plan boursier. Quel bilan dressez-vous de cet exercice un peu particulier ?En comparaison des indices qui ont souffert en 2001, les échanges et l’activité des marchés financiers ont bien résisté. Les volumes ne se sont contractés que de 2 %, ce qui constitue une performance relative, et le nombre de négociations n’a reculé que de 9 %, comparé à une année 2000 qui avait été exceptionnelle (+60% par rapport à 1999).Deux indicateurs de la santé de la Bourse ?” le développement de l’actionnariat individuel et le rythme des introductions ?” ne sont pas au beau fixe…Le nombre d’actionnaires individuels est encore faible en France, mais ces derniers ont gardé leur sang-froid face à la conjoncture de ces derniers mois, leur portefeuille et leur part de marché se sont maintenus, et je reste persuadé que la tendance de fond est positive.Quels sont les leviers dont vous disposez ?Next Prime et Next Economy, les deux nouveaux segments d’Euronext, constituent une première réponse. Le recul boursier de 2001 a résulté de l’addition de deux phénomènes, des anticipations trop optimistes sur des secteurs et des sociétés, et la dégradation de la conjoncture.Les investisseurs, pour l’heure, semblent plutôt attentistes à l’égard de Next Prime et Next Economy.L’intérêt des investisseurs est là. De plus, le marché est liquide, les fonds ne manquent pas, et les taux sont bas : les bases de la reprise sont présentes. Mais il est vrai que le marché des introductions s’est arrêté presque complètement pendant six mois, ce que nous n’avions pas connu depuis la crise asiatique de 1998.L’émergence puis l’établissement, malgré le krach, de l’univers technologique, est-il positif ou néfaste aux marchés financiers ?La montée en puissance de la technologie sera un phénomène largement positif, une chance pour les marchés. Les à-coups, les crises de croissance, les ratés ne doivent pas faire oublier que nous sommes face à une véritable lame de fond industrielle.Quelle est, aujourd’hui, la stratégie européenne d’Euronext, face aux deux grands concurrents que sont Deutsche Börse et le London Stock Exchange ?Tout a été très vite ces deux dernières années. Nous nous sommes constitués. Je rappelle qu’Euronext pèse près de la moitié de la capitalisation de l’Euro-stoxx 50, et que nous avons une capitalisation presque équivalente à celle de la Bourse de Londres et des échanges deux fois plus importants.Une alliance avec les deux grands acteurs européens, Londres et Francfort, est-elle de ce fait exclue ?Non, elle n’est pas impossible. Mais il est probable que nous serons amenés à franchir d’autres étapes avant de conclure une telle alliance Il existe encore des marchés de niche. Il y a aussi des places financières moyennes comme Milan ou Madrid qui, un jour, rejoindront l’un ou l’autre de ces grands pôles.

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Jean-Michel Cedro et Jean-Pierre Savalle