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Internet: les banques jouent la complémentarité

Serveurs vocaux, Internet, télévision ou WAP… aujourd’hui, les banques se doivent d’offrir un accès multicanal à leurs clients. Mais les agences brick and mortar ne vont pas disparaître de sitôt.

Quelque 21 % des comptes bancaires français seront en ligne d’ici à 2003, selon une étude publiée par JP Morgan en juin dernier. La banque américaine avertissait toutefois les banques européennes qu’il ne suffisait pas de mettre leur business en ligne pour résister à l’arrivée des nouveaux entrants ” ravisseurs de clients “.De son côté, Christophe Ricetti, analyste financier spécialisé dans le secteur bancaire chez CDC Bourse, estime que les banques traditionnelles ont encore de beaux jours devant elles. “Le modèle “tout en ligne” n’est pas pour demain, en partie parce que les clients ne sont pas prêts psychologiquement. Sauf pour des niches comme le courtage ou l’épargne, nous assistons plutôt à l’apparition d’un modèle mixte”, explique-t-il, avant d’ajouter que d’ici à cinq ans 10 % à 20 % des agences devraient cependant disparaître.

Internet, un moyen d’accès à distance parmi d’autres

Effet de mode ou stratégie réfléchie, en France, aucune banque nationale ne fait plus l’impasse sur l’accès par Internet, même si, à l’instar du CIC, certaines s’y sont mises sur le tard. Mais toutes tiennent à replacer Internet dans une approche ” multicanal ” globale, en précisant qu’elles offrent depuis des années l’accès aux comptes par le téléphone ou le Minitel, bien avant de s’être lancées dans l’Internet, la télévision interactive ou, aujourd’hui, le WAP.” D’ici au printemps 2001, nous aurons une solution multicanal intégrée, explique un porte-parole de la BNP Paribas, une des banques françaises les plus agressives dans ce domaine. Toutes les bases de données seront connectées. Si un client fait une simulation de prêt sur Internet, tous les autres canaux seront au courant. “

Quant à son service Internet BNPnet, ouvert en avril 1997, il est passé de 35 000 abonnés en janvier 1999 à 335 000 ce mois-ci. L’objectif pour fin 2001 est d’y attirer 15 % de ses 6 millions de clients.La Société Générale est également présente sur les différents canaux d’accès à distance : serveurs vocaux (4 millions d’appels par mois), Minitel (2,2 millions de connexions mensuelles), Internet (environ 200 000 abonnés à la fin de l’été), télévision interactive sur CanalSatellite, services d’alerte sur les portables et consultation de comptes par le WAP.
Mais la Société Générale s’est distinguée de ses concurrents en devenant fournisseur d’accès à Internet le 15 juin dernier. “Toutes les banques y ont songé, nous sommes les seuls à être passés à l’acte, déclare Jean-Pierre Le Goas, le responsable de VooNoo à la Société Générale. Il s’agit de prendre en charge le client encore plus en amont et de répondre à ses besoins avec notre portail orienté vie pratique.”


VooNoo, “l’Internet pas sorcier”, a séduit environ 12 000 internautes trois mois après son lancement.La télévision interactive est apparue comme une solution alternative à Internet. Le Crédit Agricole a proposé un service sur TPS dès octobre 1998. Il a été suivi par la Caisse d’Epargne fin 1999. Le Crédit Mutuel y passera le mois prochain.
Selon les chiffres du Crédit Agricole, un tiers des abonnés à TPS qui ont un compte au Crédit Agricole utilisent le service, alors que 80 % d’entre eux n’avaient jamais été tentés par les autres moyens d’accès à distance.

Stratégie 100 % Internet

Dès 1995, Paribas faisait le pari d’une banque sans guichet et accessible 24 heures sur 24 avec Banque Directe, d’abord par téléphone et Minitel, puis par Internet à partir de 1997. Après cinq ans d’existence, Banque Directe a conquis 80 000 clients.” On a dépassé le point mort, c’est-à-dire que tout nouveau client rapporte de l’argent. Mais comme on continue à privilégier le développement, nous restons déficitaires “, commente Jean-Bernard Lafonta, son directeur général.Le d’annoncer e-creditlyonnais.fr, son agence 100 % en ligne pour les clients qui sont prêts à passer à une relation complètement virtuelle avec leur banque. Dung Ramon, responsable de la banque à distance au Crédit Lyonnais, a annoncé qu’elle visait de 15 à 20 % des parts du marché de la banque virtuelle d’ici à deux ou trois ans.
Pour l’instant, ces deux filiales de banques traditionnelles sont les deux seuls modèles de banques entièrement virtuelles. En attendant ZeBank

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Isabelle Boucq