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Intel se fait une raison pour 2002

2001, annus horribilis. 2002, bis repetita placent. Après des résultats 2001 en baisse de 70 %, le numéro un mondial des processeurs n’est guère optimiste pour l’année en cours. Retour sur une stratégie qui commence à faire douter les analystes.

Bonne surprise, Intel a réussi un meilleur quatrième trimestre que prévu. Mauvaise surprise, Intel s’attend à une année 2002 aussi mauvaise que 2001. Le pessimisme de ses dirigeants a déçu les investisseurs et le titre perdait environ 2 % quelques heures après l’ouverture de Wall Street.” L’année 2001 fut horrible en tout point, et la meilleure chose que l’on puisse en dire, c’est qu’elle est terminée “, soupire Gilles Granier, directeur général d’Intel France. Les causes, selon lui ?” Tout d’abord, il y a eu une diminution de la demande en volume qui a entraîné une surcapacité chez les fournisseurs. Très logiquement, les prix se sont tassés, entraînant une baisse du marché en valeur. A cela s’ajoute que, durant l’année 2001, les gens avaient probablement autre chose à l’esprit que de s’acheter de l’électronique de confort. Enfin, il n’y a eu aucune killer application. Bref, rien n’a pu enrayé la baisse d’activité due à la chute des dot-com. “

Unique satisfaction : un bon quatrième trimestre

La seule satisfaction de l’année repose sur les résultats du quatrième trimestre. Avec tout juste 7 milliards de chiffre d’affaires et 998 millions de dollars de bénéfice, le géant des microprocesseurs affiche un bénéfice net de 0,15 dollar par action, contre 0,11 dollar prévu par les analystes.” Nous avons bien répondu à la hausse surprise de la demande durant la deuxième quinzaine de décembre sur le segment grand public, se félicite Gilles Granier. C’est notre soixantième trimestre positif successif. “Ce dernier trimestre n’a néanmoins pas suffi à sauver l’année. Intel se contente de 26,5 milliards de dollars de chiffre d’affaires ?” en baisse de 21 % par rapport aux 33,7 milliards de l’an 2000. Mais le pire n’est pas là puisque le bénéfice, lui, a baissé de 70 %, passant de 12,1 milliards de dollars en 2000 à 3,6 milliards de dollars l’année dernière.Et ce en dépit des efforts consentis pour améliorer la rentabilité de l’outil de production. “Le CEO d’Intel, Craig Barrett, s’était fixé pour objectif de renforcer notre position en lançant de nouveaux produits et de nouveaux outils de production”, explique Gilles Granier.Et de détailler : ” Nous avions annoncé 5 000 suppressions de postes en 2001, et nous avons réussi à en supprimer 7 000 sans altérer nos performances. De plus, nous avons investi 7,3 milliards de dollars pour rénover notre outil de production en intégrant les technologies de gravure à 0,13 micron et les wafers de 300 mm. “

Le marché des PDA en ligne de mire

L’année 2002 ne semble pas devoir être meilleure que 2001. Gilles Granier avance, avec précaution, que rien ne permet d’être optimiste et qu’il est sage de tabler sur un marché stable de 150 milliards de dollars, en retrait de 35 % sur 2000.En somme, Intel s’est mis en position pour profiter d’une reprise du marché en se tenant prêt à serrer les prix sur les processeurs de milieu de gamme, et en jouant sur son avance technologique afin de conserver sa marge sur le haut de gamme.Il reste cependant quelques inconnues de taille. Au premier chef, les processeurs Itanium dont l’architecture 64 bits doit permettre à Intel de s’attaquer au marché des serveurs d’entreprise duquel il est absent jusqu’à aujourd’hui. Les retards pris sur la première génération de processeurs Itanium inquiètent, même si Gilles Granier pense que la seule erreur fut d’avoir sous-estimé ” la complexité du développement de ce type de processeur “. La seconde génération ?” nom de code McKinley ?” est promise à un destin plus heureux, assure-t-il.En attendant, ce sont des parts de marché perdues pour Intel sur le secteur le plus rentable de l’informatique d’entreprise. Mais ce n’est pas sur ce marché qu’Intel compte pour l’année 2002. ” Sur le marché des PDA, les processeurs StrongARM ne peuvent que gagner des parts de marché avec la progression du Pocket PC “, pense Gilles Granier.Enfin, Intel annoncera le passage des puces Pentium 4 à 2,2 GHz puis à 2,5 GHz d’ici à la fin 2002. Les Pentium 4 seront également proposés aux constructeurs dordinateurs portables dans le courant du second semestre.

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David Prud'homme