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Il y a une vie après la mort du micro

Des milliers de micros emplissent les décharges. Quelques entreprises se sont spécialisées dans le recyclage du matériel électronique. Visite guidée chez Triade électronique.

Cela devait bien se produire un jour ou l’autre : votre micro a rendu son dernier soupir électronique. Que faire maintenant de cette boîte grise peu esthétique et jaunie par les ans ? L’enterrer dans le jardin ? La transformer en pot de fleurs ? Si aujourd’hui on trie les déchets, on recycle les boîtes de conserve, les bouteilles et les voitures, on n’avait pas encore pensé au matériel électronique. Et pourtant, en 2001, c’est un million et demi de tonnes de matériels électroniques en tous genres qui ont été mis au rebut.Environ la moitié de ces “ordures high-tech” provient des particuliers et, pour le moment, peu de mesures ont été prises pour que ces machines ne viennent pas polluer l’environnement. Car malgré les apparences, un micro, comme tous les appareils dotés de puces électroniques et de circuits imprimés, contient un grand nombre d’éléments qui sont plus ou moins polluants.Depuis quelques années, de nombreuses démarches sont entreprises en collaboration avec les constructeurs et les industriels. Une directive européenne visant à imposer des règles en la matière devrait d’ailleurs voir le jour.

6 000 tonnes par an

En attendant cette directive, quelques entreprises se sont déjà lancées dans le recyclage de ces déchets atypiques provenant principalement des PME et de grandes sociétés. Certains de ces “recycleurs” se limitent à la récupération des machines, d’autres vont beaucoup plus loin en s’occupant de les démonter et d’en trier tous les éléments. C’est le cas de Triade électronique, une entreprise créée il y a dix ans qui recycle chaque année entre 5 000 et 6 000 tonnes de matériel. Après avoir collecté les ordinateurs dans toute la France, elle les trie et les “désosse”. “Nous déconstruisons ce que les autres ont construit”, résume Emmanuel Labrosse, commercial de la société. Dans un vaste entrepôt où le port du casque de chantier est obligatoire, s’accumulent des montagnes de composants et des empilements de carcasses d’ordinateurs. Dans ce cimetière informatique, des hommes vêtus de combinaisons vertes s’affairent. Ils déchargent des camions, trient et démontent les machines afin d’en extraire les éléments récupérables. Le but de l’opération étant de pouvoir en revaloriser certaines parties.Malgré leur piteuse apparence, les ordinateurs recèlent en effet de véritables mines de métaux récupérables, dont certains sont même précieux.

Un trésor est caché dedans

Sous leur capot : du cuivre, du plomb, de l’aluminium, de l’argent, de l’or et même du platine. Autant de métaux coûteux utilisés pour les circuits électriques et les connecteurs parce qu’ils sont d’excellents conducteurs de l’électricité. On trouve par exemple de l’or sur les petites pattes métalliques des processeurs. Des procédés chimiques vont permettre d’isoler ces métaux précieux et de les récupérer pour les vendre. Quant à l’aluminium utilisé pour l’armature des boîtiers, il est directement vendu aux ferrailleurs.Mais tout le matériel n’est pas recyclable, notamment les imprimantes : “Elles sont pour le moment trop compliquées à recycler, alors on les broie”, confie Emmanuel Labrosse. C’est aussi le cas des boîtiers des écrans et des unités centrales. Leur plastique étant ignifugé pour respecter les normes de sécurité informatique, il ne peut pas être réduit en copeaux et transformé en énergie par combustion.Mais si le recyclage a nettement progressé pour les micros provenant des entreprises, ceux des particuliers restent les grands oubliés de l’histoire. Rien n’est prévu pour eux et 90 % des machines obsolètes rouillent dans un grenier ou finissent dans une quelconque décharge

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Sylvain Biget