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GorillaPark: un parc zoologique européen pour start-up

Grâce à une levée de fonds de 40 millions de dollars, l’incubateur GorillaPark démarre en trombe en ouvrant des locaux à Londres, Munich, San Francisco et Paris.

Ambiance jungle africaine et lâcher de gorille ?” un faux mais suffisamment ressemblant pour semer le trouble pendant quelques secondes parmi les 700 invités ?”, pour l’inauguration des nouveaux locaux londoniens de GorillaPark.Cette ” expédition mondaine ” se déroulait jeudi dernier et célèbrait le second tour de table de l’incubateur hollandais GorillaPark : quelque 40 millions de dollars levés.Les investisseurs étaient présents ce jour-là : Cable&Wireless, qui a investi 20 millions de dollars en juillet, ainsi que ABN MRO, Crescendo Ventures, Deutsche Bank, NeSBIC Group, tous déjà actionnaires ?” , Rabobank, et enfin Initiative IP
(lire encadré).Jérôme H. Mol, fondateur de GorillaPark, a également annoncé les ouvertures, quasi simultanées, de ses pépinières à Munich, à San Francisco, et à Paris. Les kangourous de Philippe Hayat, PDG de Kangaroo Village, auront donc de la compagnie.

Tout le monde veut devenir un Gorilla

En neuf mois, ce sont 53 millions de dollars qu’à réussi à lever Jérôme H. Mol. Le fondateur du magazine Tornado Insider, qui en est à sa troisième start-up, peut ainsi se laisser aller à afficher ses ambitions.” Notre mission est de créer le premier Cisco, le premier eBay européen, et d’être incontournables sur son marché “, assène Jérôme H. Mol. Ce sont des ” gorilles ” du marché américain, d’où le leitmotiv” Tout le monde veut devenir un Gorilla “.” Aujourd’hui, les marchés financiers sont prêts à donner cette puissance aux start-up “, assure Jérôme H. Mol. ” Notre slogan From idea to IPO montre bien notre volonté d’accompagner les sociétés de notre portfolio sur les marchés pendant deux ou trois ans. “GorillaPark fait partie des incubateurs dont l’équipe dirigeante compte uniquement des anciens créateurs ou dirigeants de start-up. Ses 80 employés sont entièrement dévolus aux divers besoins administratifs des jeunes pousses, ainsi qu’à l’aide au recrutement, grâce à un réseau relationnel.Une aide qui coûtera la bagatelle de 25 % du capital des jeunes pousses aux entrepreneurs séduits.

Anticiper l’émergeance de nouveaux marchés

Séduits, certes, mais aussi sélectionnés. Car l’incubateur dit crouler sous les business plans.En France, alors que les locaux n’existent pas encore (il devrait s’agir de 1500 m2 à La Villette), le responsable du développement de GorillaPark, Jean Emmanuel Rodocanachi, ne compte plus les demandes d’incubation. ” Alors que notre présence à Paris n’est signalée que par un numéro de téléphone sur le site de GorillaPark “ précise-t-il. Seulement, pour espérer passer le premier écrémage, inutile pour les entrepreneurs de proposer ” un énième projet de vente de fleurs en ligne. Aussi ambitieux soit-il “. Jérôme H. Mol préfère miser sur les entreprises de ” deuxième ou troisième génération d’Internet “.Actuellement, GorillaPark compte douze jeunes pousses dans son capital. Services de téléphonie mobile, applications pour professionnels, solutions d’optimisation de réseau, les activités de ces start-up sont, pour la plupart, tournées vers les professionnels, ou purement technologiques. Détail original : les équipes travaillent les unes à côté des autres, dans un grand bureau en open-space.GorillaPark parie donc sur sa capacité à anticiper l’émergence de nouveaux marchés, et à prévoir quels seront les prochains standards technologiques. Si, bien sûr, les gorillas de ces domaines restent à inventer, le pari, balançant entre prescience et lucidité visionnaire, n’est pas sans risque.Rendez-vous en 2002 pour évaluer l’efficacité de GorillaPark. Peut-être même avant, puisque, selon la théorie du Eight Steps to IPO, conceptualisé par Jérôme H. Mol pour guider une start-up dans son développement, GorillaPark ne devrait pas tarder à effectuer sa propre introduction en Bourse.Selon son créateur, une troisième et dernière levée de fonds devrait avoir lieu en novembre, mettant ainsi en orbite la start-up pour faire son entrée sur les marchés au début de l’année 2001. Tout dépendra, bien évidemment, des désormais fameuses ” conditions de marché “.

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Frantz Grenier, envoyé spécial à Londres