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Free Mobile : l’ANFR remet en cause les mesures de l’Arcep

Selon l’ANFR, les tests effectués par l’Arcep sont adaptés à un opérateur disposant de son propre réseau. Mais ils montrent leurs limites dès lors qu’il s’agit d’un réseau fonctionnant en itinérance avec celui d’un autre opérateur.

Parallèlement aux mesures réalisées par l’Arcep concernant la couverture effective du réseau Free Mobile, l’Agence nationale des fréquences, sur l’ordre du ministre de l’Industrie, Eric Besson, a réalisé ses propres tests. Avant de publier son rapport complet fin mars, l’ANFR a livré ses premières conclusions au site du quotidien Les Echos : la méthodologie utilisée par l’Arcep ne serait pas adaptée à un réseau fonctionnant en itinérance comme celui de Free.

L’Agence pointe notamment du doigt le fait que l’Arcep utilise des mobiles dont les cartes SIM sont bloquées sur l’opérateur. De ce fait, les téléphones ne se comportent pas comme ceux des clients Free Mobile qui, eux, sont susceptibles de basculer sur les antennes d’Orange. L’ANFR, toujours selon Les Echos, signale également que « lorsqu’un téléphone Free Mobile bascule sur le réseau de France Télécom Orange, il est susceptible d’y rester longtemps » parce que la recherche de réseaux n’est rafraîchie que toutes les demi-heures. Autre problème lié à l’implantation des infrastructures Free Mobile : les antennes Free sont très espacées les unes des autres, ce qui accroît la dépendance envers le réseau d’Orange.

Des tests qui arrivent bien tard

Le verdict provisoire de l’ANFR rapporté par Les Echos n’est pas des plus flatteurs : « La couverture théorique reflète mal la réalité du fonctionnement d’un réseau hybride .» (1) « Il reste néanmoins simple pour Free Mobile de remédier rapidement à cette situation, puisqu’il suffit à l’opérateur de modifier quelques paramètres dans son réseau pour rétablir la préférence de ses terminaux pour son infrastructure propre. »

Avant la fin mars, on a le temps de cogiter : pourquoi avoir attendu près de deux mois après le lancement de Free Mobile pour s’apercevoir que la méthodologie de tests qui convenait autrefois pour les réseaux fonctionnant « en propre » n’est pas adaptée aux réseaux fonctionnant en itinérance ? Pourquoi l’Etat – donc l’ANFR et l’Arcep – n’a-t-il pas modifié ses conditions d’octroi de licence, sachant que le réseau du quatrième entrant fonctionnerait ainsi (en tout cas durant ses premières années d’existence) ? Pourquoi les trois opérateurs « historiques » et les MVNO – qui avaient le plus à craindre de l’arrivée d’un quatrième entrant – n’ont-ils pas signalé avant l’attribution de la licence ces écueils de méthodologie ? N’est-on pas en train de savamment mélanger la notion de « taux de couverture de la population » et celle de « qualité de services » ?

(1) Réseau fonctionnant sur le principe de l’itinérance.

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Benjamin Gourdet