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Avec Free Mobile, Orange touche le jackpot

Pour Pierre Louette, directeur général adjoint de France Telecom, l’accord d’itinérance avec Free va lui rapporter un milliard d’euros en deux ans seulement.

« Nous avions la certitude de perdre de l’argent dans le grand public à cause de Free Mobile ; ces revenus d’itinérance jouent le rôle de coussin amortisseur. Nous allons déjà gagner plus d’un milliard d’euros en deux ans, c’est au-delà de nos espérances », a indiqué Pierre Louette, directeur général adjoint de France Télécom dans une interview aux Echos parue jeudi 10 janvier, un an après l’arrivée fracassante de Free Mobile. La quatrième opérateur avait signé un accord d’itinérance pour utiliser jusqu’en 2018 une partie du réseau 2G et 3G de France Télécom, le temps qu’il complète sa propre infrastructure mobile. 

Amertume chez les concurrents

Ce contrat avait été initialement estimé à un milliard d’euros sur six ans, puis à un milliard sur trois ans. « Ce revenu finance presque à lui seul l’investissement annuel dans notre réseau mobile en France », assure-t-il. « Nous n’avons pas bradé nos réseaux, puisque la structure tarifaire du contrat protège la valeur de l’internet mobile, en fonction des volumes consommés », a souligné Pierre Louette. « Les larmes de crocodile de nos concurrents sont l’expression de leur dépit, de leur amertume et de leur envie », a-t-il ajouté, ce contrat ayant été particulièrement décrié par SFR et Bouygues Telecom.

Pierre Louette dit également attendre des pouvoirs publics qu’ « aucun avantage particulier (ne soit) donné à nos concurrents ». Il revient notamment sur le fait que Bouygues Télécom a demandé à l’Autorité des télécoms (Arcep) « le droit d’utiliser ses fréquences 1.800 MHz rapidement pour faire de la 4G, et (qu’il) met l’emploi dans la balance, alors qu’il a déjà lancé un plan de départs ». Développer la 4G via cette bande de fréquences serait beaucoup plus rapide que la déployer sur les fréquences 2,6 GHz et 800 MHz, pour lesquelles les opérateurs Orange, SFR, Bouygues Telecom et Free ont dépensé un total de 3,5 milliards fin 2011.

10 000 personnes embauchées en trois ans

SFR, Orange et Free s’opposent à ce que Bouygues Telecom bénéficie en 2013 de cette autorisation spéciale, qui lui permettrait de proposer plus rapidement qu’eux la nouvelle technologie 4G. « Nous rappelons que nous, nous avons embauché 10.000 personnes en trois ans, et encore 4.000 personnes sur les trois prochaines années. Nous investissons sans chantage à l’emploi. D’ailleurs, le groupe Bouygues n’est pas dépourvu de moyens financiers pour soutenir sa filiale », déclare encore M. Louette. « Quand SFR saisit discrètement la Commission sur un prétendu contrôle conjoint, c’est à mon avis qu’ils sont à court d’argument », dénonce-t-il également, en allusion au fait que SFR a saisi en décembre la Commission européenne concernant l’accord d’itinérance entre Orange et Free.

« Pour nous la coupe est pleine, nous allons répliquer davantage », avertit Pierre Louette, qui indique que son groupe a « porté plainte en janvier au civil contre le pdg de SFR (Stéphane Roussel) pour dénigrement, après qu’il nous a accusés de ne pas être prêts pour le très haut débit mobile ». Cette plainte fait suite à une interview de M. Roussel parue le 28 novembre dans le mensuel Objectif Languedoc Roussillon, a précisé à l’AFP le groupe.

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AFP