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Fourmi ou cigale : qui va entraîner le mobile ?

Avez-vous voté pour Loana par SMS ? Votre répondeur de téléphone portable a-t-il la voix de Jacques C. ? Interrogez-vous les scores des Bleus par WAP…

Avez-vous voté pour Loana par SMS ? Votre répondeur de téléphone portable a-t-il la voix de Jacques C. ? Interrogez-vous les scores des Bleus par WAP ? Peut-être tout cela vous semble-t-il très futile, mais ce futile représentera dès cette année près des 10 % des revenus de la plupart des opérateurs ! Pourquoi une telle croissance ? N’a-t-on pas décrié le WAP ? Les SMS n’étaient-ils pas réservés à de jeunes accros ?

Profusion de services

Les nouveaux services mobiles sont encore dans leur période d’incubation. Il devient à peine possible de commencer à détecter quels services vont vraiment déclencher la croissance dans ce domaine. À première vue, il s’agit des mêmes champs que ceux qui ont permis l’envol du net. Communication entre individus avec le fameux ” peer to peer “, avec les SMS entre amis, interrogation des e-mails par WAP, services de rencontres et chats. Informations sur les résultats sportifs, l’horoscope, les cours de Bourse, des promotions voyages par exemple… Divertissement au travers de jeux de type loterie, d’événementiel (Miss France ou Loft Story, responsable d’un pic d’usage inégalé au mois de mai). Personnalisation des portables avec le téléchargement de sonneries sympas, de voix connues pour accueillir l’appelant… Une liste de services hétéroclites qui montre la richesse de ce qu’il est possible de faire dès aujourd’hui avec les capacités offertes.Mais peut-on vraiment tirer des conclusions générales à partir de ces premières réussites auprès d’early adopters, jeunes hommes étudiants ? En partie seulement. Sinon nous devrions exclure pour toujours le développement de services mobiles à valeur ajoutée dans l’entreprise. Or de nombreuses études montrent l’énorme potentiel qui existe dans la communication professionnelle (l’exemple américain montre la pertinence de ces services : accès aux e-mails et usage en situation de mobilité), dans l’exploitation de l’expérience client pour les entreprises, dans leur relation avec ces derniers (voiture communicante, assistant des courses…).
Mais les États-Unis se distinguent de l’Europe et du Japon. Outre-Atlantique, les premiers services des opérateurs mobiles ont plutôt séduit l’entreprise et ses employés en déplacement. Et ce n’est pas surprenant pour l’observateur : le mobile a explosé en Europe dans le grand public (ici on parle de packs et de prépayé) alors qu’il s’est développé dans l’entreprise aux États-Unis (on y parle pagers, interface avec les assistants de poche). Ces services viendront aussi en Europe, notamment avec le GPRS, nouvelle technologie qui permet de développer l’accès mobile pour les services de données, telle la réception d’e-mails sur un PC ou un assistant personnel grâce au mobile.Finalement, si la vision du portable personnel/professionnel peut perdurer aux yeux de certains, le démarrage européen porte sur la communication personnelle et les applications ludiques. Moins professionnelles et plus personnelles. Moins productivistes et plus légères. Plus cigale que fourmi. Et souvent dans l’instantané ou l’éphémère, parfois en tirant parti de synergies avec la télévision, la presse, internet… Preuve que le mobile cherche sa place (et commence à la trouver) parmi les médias. Pour l’instant, c’est la cigale qui danse et entraîne les nouveaux services mobiles. Mais noublions pas la fourmi !
*partner de Diamond Cluster

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Jérôme Moitry*