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FAH : les opérateurs veulent aussi leur part du gâteau

Bien placés pour fournir des applications hébergées, les opérateurs inspirent confiance. Ils cherchent des alliés pour se lancer dans la bataille

Ils possèdent les tuyaux, les infrastructures et l’expertise télécoms : pourquoi les opérateurs relégueraient-ils ces ressources chèrement acquises à la simple fourniture de bande passante ? Tous cherchent à étoffer leur offre, multipliant les ” services IP clés en main “, sans compter les milliers de mètres carrés que certains aménagent pour accueillir leurs petits frères FAH (fournisseurs d’applications hébergées). Autant dire pour choyer la poule aux ?”ufs d’or.“Les FAH finiront par se faire phagocyter, prévoit Jacques Degroote, président de l’ASP Industry Consortium France et d’Aspeserve. En attendant, les opérateurs veulent remplir leurs centres d’hébergement et faire de la valeur ajoutée “. Mais certains commencent déjà à montrer les dents, en dévoilant leurs premiers services. Outre leurs infrastructures, les opérateurs possèdent un autre atout : “Les FAH sont généralement de petite taille, ce qui n’est pas très rassurant pour les entreprises. Celles-ci auront plus confiance en un opérateur télécoms. En plus, nous leur offrons un vrai confort d’utilisation grâce à notre boucle locale à haut débit. L’orientation des opérateurs vers la FAH était logique. Cela devrait décoller cette année “, espère Bernard Seux, directeur marketing de Siris. Depuis l’année dernière, l’opérateur teste un service d’applications bureautiques en ligne auprès de clients pilotes. Avant de la lancer officiellement en juin, il devrait ajouter à son offre diverses applications de travail de groupe, de sauvegarde en ligne, voire de messagerie unifiée.

Des bénéfices mutuels

S’orienter vers la FAH ne signifie pas pour autant devenir fournisseur à part entière. Les opérateurs ont (encore) besoin de ceux qui ont essuyé les plâtres du marché et, bien sûr, des éditeurs. Ils se contentent donc, pour l’instant, de partenariats. Mais finalement, tout le monde y trouve son compte : “Aux États-Unis, nous avions lancé une version FAH de OneWorld, que nous avons dû arrêter. Il vaut mieux s’appuyer sur des partenaires spécialisés pour mener à bien ce type de projet et se concentrer sur son c?”ur de métier “, témoigne Jean-Michel Gaspard-Huit, responsable des alliances chez J. D. Edwards.En France, l’éditeur s’est associé avec Cegetel, HP et la SSII Steria, pour donner naissance à l’offre ASP. Net. S’allier à un opérateur télécoms, c’est s’affranchir à la fois de contraintes techniques lourdes (infrastructure, bande passante, etc. ), même si l’on est hébergé chez l’opérateur, et des coûts élevés de télécommunications refacturés au client final : il est bien plus simple de laisser l’opérateur gérer cette ” intendance “. C’est aussi bénéficier d’un beau réseau de distribution. Cependant, éditeurs ou FAH n’ont pas tous envie de s’allier à ces géants. “Passer des accords oui, mais se marier avec un opérateur, non ! “, s’exclame Alain Richet, PDG du FAH Virtual Computer. Tous les opérateurs ne visent pas non plus une nouvelle carrière de FAH. Ainsi, Cable & Wireless France préfère, pour l’instant, se concentrer sur les services qu’il fournit à ses clients FAH, bien que sa maison mère soit associée à Compaq et à Microsoft pour distribuer des applications en ligne aux États-Unis et en Angleterre.Les opérateurs tentés doivent en tout cas trouver un modèle commercial adapté. Qui tient les rênes de ces offres jumelées ? “Nous misons plutôt sur le cobranding, où le FAH peut aussi commercialiser le service. Mais nous préférons assurer l’assistance client de premier niveau”, signale Bernard Seux, de Siris. Autre configuration possible, la commercialisation sous marque blanche, qu’Aspeserve pratique pour les besoins d’un opérateur. Quant à savoir si le client final sera gagnant, cela reste à déterminer. Mais il serait logique de voir une baisse des coûts, puisque l’opérateur ne facturera plus le FAH ou l’éditeur dans un rapport fournisseur-client.




























































































 Les premières offres FAH des opérateurs 
 Opérateur     Partenaires     Offre 
 AT&T     Business At Work (FAH)     Plate-forme de gestion basée sur PeopleSoft 8. 
         
 Cegetel     HP, J.D. Edwards, Steria     ASP.Net : plate-forme de gestion intégrée basée sur OneWorld de J.D. Edwards. 
       
   eFront     FrontSales.com : applications de gestion commerciale. 
         
 GlobalOne (France Télécom)      Lotus     eCollaboration : applications de travail de groupe basées sur Notes de Domino. 
         
 KPNQwest     OpenText     Applications de travail de groupe basées sur LiveLink. 
         
 Siris     Non communiqué     Bureautique, travail de groupe, sauvegarde en ligne…(lancement en juin). 
 
Ces bouquets d’ applications en ligne devraient bientôt être étoffés. D’autres offres sont en préparation, notamment chez 9Telecom.

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Julie De Meslon