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Et si vos battements de cœur remplaçaient vos mots de passe ?

Un dispositif expérimental basé sur le radar Doppler permet d’identifier de façon unique les caractéristiques dynamiques d’un battement de cœur. A terme, il pourrait remplacer le lecteur d’empreinte ou d’iris sur nos terminaux fixes ou mobiles.

Exit le doigt, l’iris et le visage. L’empreinte biométrique du futur se trouvera peut-être au fond de notre poitrine. Des chercheurs de l’université de Buffalo viennent en effet de mettre au point une méthode qui permet de reconnaître une personne à partir de ses battements de cœur. Baptisé « Cardiac Scan », le système repose sur un radar Doppler qui va scanner l’organe dans le temps et en extraire des caractéristiques dynamiques pour l’authentification. En effet, d’après les chercheurs, chaque cœur humain a une façon bien particulière de compresser et relâcher ses ventricules. Les mouvements captés par le radar permettent donc de réaliser un gabarit mathématique unique.

Buffalo University – Principe de l’authentification cardiaque

Les chercheurs ont mis en place un prototype avec un radar qui fonctionne à une fréquence radioélectrique de 2,4 GHz, une bande passante de 5 kHz et une fréquence d’échantillonnage de 40 Hz. Ils l’ont testé sur 78 personnes et obtenu un taux de réussite de 98 % pour une durée de scan de l’ordre de 4 secondes et une distance d’environ un mètre. Contrairement à ce que l’on pourrait penser, ce dispositif n’interfère pas avec les composants Wi-Fi et Bluetooth environnants : comme les informations véhiculées sont très différentes, il est facile de faire le tri.

Buffalo University – Le dispositif expérimental de Cardiac Scan

Les avantages de l’authentification cardiaque sont multiples. Contrairement à un mot de passe ou une empreinte digitale, la procédure est passive, sans contact et peut se faire en continu, car elle ne requiert aucune action particulière de la part de l’utilisateur. Connexion et déconnexion pourraient dès lors se faire de manière totalement automatique et transparente.

De plus, le risque d’usurpation est très faible car l’authentification repose sur les mouvements d’un organe vivant, difficiles à imiter. Enfin, la technologie radar sous-jacente est mature et ne coûte pas cher. Les chercheurs pensent que le dispositif peut être miniaturisé et intégré, par exemple, dans les coins d’un clavier ou le boîtier de smartphone.

Il ne faut pas trop bouger

Toutefois, il existe aussi quelques obstacles. Pour l’instant, l’authentification ne fonctionne sans problème que si l’utilisateur reste relativement tranquille devant le capteur. Les mouvements corporels peuvent nuire à la reconnaissance des battements, surtout si ces mouvements ont un caractère rythmique. Battre la mesure en écoutant de la musique est donc déconseillé. Dans le cas d’une authentification en continu, l’utilisateur se retrouverait alors déconnecté de façon intempestive. L’utilisation de plusieurs capteurs permet, néanmoins, de considérablement réduire ce taux d’erreur.

Bref, l’authentification cardiaque est une piste intéressante, mais pour l’instant elle reste encore largement expérimentale. Les chercheurs vont présenter leur étude à l’occasion de la conférence Mobicom, qui se déroule du 16 au 20 octobre à Snowbird, en Utah.  

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Gilbert KALLENBORN