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EADS veut contrôler 20 % du marché sécurité et défense

Le groupe de défense européen a annoncé, le 20 mars 2000, la constitution d’un pôle télécommunications. Ce dernier ciblera les marchés mondiaux de la défense et de la sécurité, avec pour objectif principal de doubler les ventes en quatre ans.

Après l’Europe, le monde ! “La création d’EADS Télécommunications devrait nous permettre de devenir, avant 2005, l’un des trois premiers acteurs mondiaux sur les marchés de la sécurité et de la défense en solutions de réseaux de télécommunications sur la base de technologies civiles. Un domaine évalué aujourd’hui à 3,5 milliards d’euros et que nous voulons contrôler à 20 %”, se réjouit Jacques Payer, directeur exécutif de la nouvelle entité. Le groupe espère également, sur les quatre prochaines années, voir doubler son chiffre d’affaires, évalué, en 2000, à 500 millions d’euros.

Accentuer une présence internationale

Fournir des réseaux clés en main à base de technologies civiles, en particulier Tetrapol, pour conquérir les marchés de la défense et de la sécurité à l’échelle mondiale, telle est en effet la mission d’EADS Télécommunications, le pôle télécoms que vient de constituer le groupe européen EADS (European Aeronautic Defence and Space Company). Les cibles visées sont avant tout les ministères, les réseaux de centrales nucléaires, ainsi que tout système de réseau sécurisé permettant de transmettre des services à valeur ajoutée.Déjà présent dans vingt-cinq pays, le géant européen de la défense et de l’aéronautique prévoit d’accélérer son déploiement à l’international, plus particulièrement en partant à la conquête des États-Unis. En même temps, il est vrai qu’il a annoncé, le 19 mars dernier, la suppression de trois mille emplois en 2002, à la suite de la restructuration de ses branches Espace et Systèmes civils et de défense. EADS devrait également finaliser, avant la fin de l’année, son entrée sur le marché britannique, probablement via la constitution d’un joint-venture avec BAE System ou Marconi, avant de s’attaquer, dès 2002, aux marchés italien, asiatique et d’Amérique latine.Pour mener à bien ces différents défis, le groupe s’appuiera sur les compétences technologiques de son par-tenaire Nortel Networks, qui détient pour sa part 45 % du capital d’EADS Télécommunications. “Nortel apportera ses compétences reconnues en matière de réseaux civils et bénéficiera en contrepartie d’un canal de distribution qu’il n’avait pas su adresser jusqu’alors”, précise Jacques Payer. Les prestations d’EADS Télécommunications couvriront l’ensemble de la gamme de solutions télécoms, depuis l’accès et le backbone jusqu’aux applications, en passant par la supervision et l’administration de réseaux. Il est, en revanche, hors de question pour l’entreprise “de faire du développement d’applications ou de technologies de base”, ajoute Jacques Payer.

Une concurrence qui s’annonce rude

La concurrence, de son côté, ne se fait pas attendre. EADS va se trouver confronté de plein fouet à des poids lourds tels qu’Ericsson, Motorola, Nokia, ou encore, Simoco dans le domaine de la radio sécurisée civile et militaire, ainsi qu’à des intégrateurs reconnus, pour la plupart d’origine américaine (BAE System, Loockeed Martin, Raytheon…). Mais, selon Jacques Payer, ceux-ci “dominent peu les technologies qu’ils vendent”.

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Christelle Levasseur