L’année 2013 n’aura pas été celle du décollage vertigineux de la Xbox One. Les deux conférences de Microsoft de l’année dernière, celle du lancement de la Xbox One et celle de l’E3, avaient laissé un curieux goût en bouche, comme si le géant américain voulait vendre sa Xbox comme un centre multimédia plutôt que comme une console de jeux. Un premier faux pas qui n’avait été qu’une erreur de communication parmi d’autres dans la stratégie du groupe.
Ouvrir les vannes
Cette année, Microsoft a de toute évidence voulu corriger le tir pendant sa conférence d’une heure et trente minutes. « Du jeu, du jeu et encore du jeu », promettait un chauffeur de salle à quelques minutes du lancement de la keynote. Et le géant de Redmond a tenu promesse. C’est une véritable avalanche de titres à laquelle on a eu droit dans une déferlante de musique poussée à fond, et de lumière verte.
La conférence pré-E3 de Microsoft a su estourbir le public en enchaînant les annonces frénétiquement au rythme des pulsations des bracelets lumineux distribués à toutes les personnes présentes. Nous avons cessé de compter le nombre de titres présentés passée la vingtaine…
Opération séduction
Monté sur scène en premier, Phil Spencer, le responsable de la division Xbox, a commencé la guerre en douceur, en mettant les trois fabricants sous la même bannière : celle du jeu vidéo. Un élan confraternel, qui n’a pas duré longtemps. « Nous voulons montrer que la Xbox One est la meilleure plate-forme pour jouer maintenant et dans le futur », lâchait-il rapidement en guise d’ouverture des hostilités. Un discours qui vise à faire du passé récent table rase et à tenter de (re)séduire les core gamers qui ont visiblement été nombreux à sauter le pas de la PS4…
Et quoi de mieux pour les ramener au bercail que de jouer des muscles qui ont su séduire les propriétaires de Xbox 360. On pense au retour sur le devant de la scène de la tétralogie Halo et, plus ancien, de Phantom Dust, espéré par quelques-uns. Si on attendait une grosse exclusivité ébouriffante, tout droit sortie du carnet de chèques de Microsoft, le gimmick du jour consistait plutôt à capitaliser sur l’historique et à mettre en avant des DLC (les contenus supplémentaires) en exclusivité temporaire.
Gros plan sans surprise
C’était ainsi le cas de Call of Duty Advanced Warfare, qui a eu droit à une présentation assez longue, peu surprenante mais graphiquement impressionnante. Au point d’ailleurs qu’on a de la peine à y croire tant cela donnerait du poids au slogan imaginé par Activision pour son nouveau FPS « la puissance change tout ». Dans une ville, qui ressemble à New York, passablement détruite par des attaques aériennes et des troupes au sol, on voit évoluer une escouade, accompagnée d’un robot géant arachnéen quadrupède qui ouvre la voie. Grâce à son exosquelette léger, le personnage bondit d’un saut sur le toit d’un arrêt de bus… L’action est très dynamique et en met plein les yeux. Les effets de particules sont omniprésents jusqu’à l’arrivée d’une nuée de bestioles volantes qui passent en horde dangereusement près des personnages…
Hyper vitesse
Microsoft a ensuite accéléré le rythme en présentant Forza Horizon 2 (sortie prévue le 13 septembre), ses graphismes en 1080p, ses 200 voitures, son Drivatar toujours présent et maintenant son multi sans espace d’attente, pour pouvoir entrer dans le vif de l’action tout de suite.
Et c’est exactement ce qu’a fait Microsoft en déclenchant dès lors une avalanche de titres dont on a peine à se souvenir : Evolve, des créateurs de Left 4 Dead, qui a eu droit à une vidéo, offrira ses DLC en avant-première sur Xbox One lui aussi et arrive en bêta à l’automne, Dragon Age Inquisition et sa vidéo, le très fun Sunset Overdrive qui mélange tir à la troisième personne et un esprit cartoon et bariolé.
Drôle d’impression
En définitive, le jeu était bien au cœur de cette conférence. Les gros titres étaient nombreux : Assassin’s Creed Unity – officiellement jouable à 4 -, Fable Legends, ScaleBound – bizarrement japonais sur une console très américaine, The Division, etc. Pour autant, l’impression d’un manque de nouveautés fortes est assez rapidement frappante. On nous a alléché avec Halo 5 : Guardians mais c’est la collection Master Chief des quatre premiers épisodes remasterisés, qui a tenu le haut du pavé … Et si les développeurs indépendants étaient présents dans la présentation, l’espèce de marche forcée de cette conférence ne les a pas mis en valeur.
Alors oui, Microsoft a donné sa place aux jeux. Mais maintenant, il va lui falloir trouver le rythme qui donne l’impression qu’il n’est pas là pour faire de l’abattage, surcharger le cerveau des spectateurs. On aurait presque l’impression qu’à vouloir trop en faire, Microsoft n’a pas encore trouvé ses marques…
Retrouvez l’intégralité de notre dossier sur l’E3 2014.
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