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Dimensionnement, protocoles et migration : les pièges à éviter

Séduisante, l’architecture client léger reste cependant complexe à mettre en ?”uvre. Il faut, notamment, installer correctement les applications.

L’essayer, c’est l’adopter ‘ est devenu la devise des adeptes du client léger. Mais, la mise en ?”uvre de telles architectures n’est pas des plus faciles. Dans le cas d’une architecture de client léger Windows, il faut d’abord prendre soin de dimensionner correctement les serveurs qui exécutent, de façon cachée, les parties clients des applications. Tout dépend donc du nombre et de la nature de ces dernières. ‘ Il est essentiel de répertorier l’ensemble des besoins, utilisateur par utilisateur ‘, prévient Bruno Tiberi, de Scapest. Dès lors, les configurations matérielles des serveurs peuvent être définies. La puissance de calcul est certes importante, mais le premier paramètre concerne la taille de la mémoire, qui dépend du nombre d’utilisateurs simultanés.
A titre d’exemple, la CCIL estime qu’il faut 256 Mo de RAM pour vingt utilisateurs, l’hôpital Necker chiffre les besoins à 1 Go par tranche de cent utilisateurs, tandis que l’UCPA monte à 800 Mo pour vingt-cinq utilisateurs.
Avec l’amélioration des performances et des espaces mémoires, la difficulté pour choisir la bonne configuration s’estompe. ‘ Nous avions atteint une dizaine de serveurs, ce qui commençait à poser des problèmes d’administration. En optant pour des biprocesseurs Xeon à 500 MHz, dotés chacun de 1 Go de RAM, nous sommes redescendus à cinq serveurs ‘, remarque Claude Caselles, de l’hôpital Necker. Les constructeurs conseillent aussi de séparer les serveurs sous Windows NT TSE, qui hébergent les applications clients, des autres machines, bases de données et applications serveurs. ‘ Nous avons pourtant réuni les logiciels NT TSE et Metaframe, ainsi que le serveur de fichiers et d’impression, sur la même machine, un Pentium III à 500 MHz, sans que cela pose de problèmes. Avec davantage d’utilisateurs, nous aurions peut-être dû procéder autrement ‘, estime Gildas Struillou. Les réseaux doivent également être en mesure de véhiculer les flux, dont les débits seront fonction des protocoles. ‘ Avec ICA, il faut 64 kbit/s pour trois utilisateurs concurrents. En pratique, nous passons trente utilisateurs, rarement simultanés, sur une liaison spécialisée de 256 kbit/s ‘, précise Joël Post. RDP, de Microsoft, est environ deux fois plus gourmand, ce qui en restreint souvent l’usage au réseau local.

Choisir les bons protocoles

La bonne solution consiste à associer les deux protocoles. Tel est le cas à la CCIL. ‘ Sur le réseau local, ICA et RDP sont équivalents, justifie Joël Post. Nous avons donc opté pour le second, moins coûteux en licences. Plus performant, ICA convient aux accès distants. ‘ Pour les mêmes raisons, l’UCPA a opté pour ICA, les centres de vacances accédant, via des modems, au réseau Global Intranet, lui même relié au siège par une liaison spécialisée. ‘ Nous avons également choisi ce protocole parce qu’à l’époque il était le seul à offrir de l’équilibrage de charges ‘, ajoute Didier Giroguy.
Ces protocoles sont adaptés aux bas débits, mais les réseaux locaux supportent-ils la charge induite par de très nombreux clients ? Malgré une surcharge du réseau de l’hôpital Necker, Claude Caselles se veut rassurant : ‘ Notre réseau est mal segmenté et fonctionne encore en Ethernet à 10 Mbit/s, mais il serait suffisant si une bonne partie du trafic n’était pas extraprofessionnelle. Pour pallier cela, nous allons prochainement migrer vers ATM. ‘ Bruno Tiberi, de Scapest, a vu, au contraire, dans le protocole ICA, un moyen d’éviter une mise à niveau de son réseau : ‘ Le trafic client-serveur étant concentré entre les serveurs NT TSE et ceux de données, nous avons pu réutiliser tel quel notre réseau Ethernet à 10 Mbit/s, ce qui nous a dispensés d’un changement de débit, donc de câblage. ‘ Lorsqu’il est nécessaire d’accéder à des applications client-serveur et à l’Intranet, un arbitrage technologique s’impose : faut-il installer le navigateur sur le serveur TSE ou doit-on le placer de façon résidente sur le client léger ? La première solution risque de surcharger le serveur, tandis que la seconde encombre le réseau et alourdit le client, notamment lorsqu’il s’agit d’installer tous les plug-in qui accompagnent les navigateurs.

Associer client-serveur et Intranet

Claude Caselles, qui passe d’une solution à l’autre, s’est fait une opinion : ‘ Lorsqu’il est installé sur le serveur, le navigateur consomme beaucoup de mémoire et surcharge les cartes réseaux. Nous conservons cette solution car nos terminaux Neoware ne peuvent accueillir les dernières versions de Netscape, contrairement aux nouveaux terminaux en cours de test, sur lesquels résideront les navigateurs. ‘ Gildas Struillou, de Mafart, défend l’idée inverse : ‘ Bien que les NS 1000, d’IBM, puissent héberger un navigateur, nous préférons déporter celui-ci sur le serveur.
Autre piège : celui des solutions fermées. A priori, un client léger est ouvert, puisque son logiciel donne accès, à toutes les applications, qu’elles soient Windows, HTML ou Java. Il faut pourtant mettre à jour ce logiciel. Une opération aisée, lorsqu’il s’agit d’un client RDP ou ICA. En revanche, les terminaux Intranet doivent être évolutifs. L’Apec en a fait l’amère expérience. ‘ La JavaStation ne gérait ni les versions récentes des navigateurs ni les plug-in. Dès lors, même si Sun n’avait pas abandonné sa commercialisation, nous aurions migré vers un client léger sous Linux ‘, explique Claude Goldberg. Les architectures de type client léger Windows restent délicates à mettre en ?”uvre, ce qui pose la question des compétences, à laquelle Didier Giroguy n’a pas trouvé de réponse simple : ‘ Lorsqu’on a installé le serveur Metaframe, on n’a encore rien fait ! Le plus dur est de déployer les applications, dont les éditeurs ne comprennent pas toujours la problématique relative au client léger. Nous avons dû accroître notre niveau de formation.

Rester attentif aux réactions des utilisateurs

laude Caselles fait le même constat : ‘ Les procédures d’installation comportent de nombreux pièges. Par exemple, elles sont différentes selon que les applications prennent en charge ou non l’architecture Windows NT TSE. Il est compliqué de trouver des ingénieurs ou des intégrateurs maîtrisant bien cet aspect, tandis que certains éditeurs négligent le sujet.
Une fois levées les difficultés techniques, les utilisateurs, souvent attachés à la liberté que procure le PC, seront plus faciles à séduire. ‘ Ils constatent que l’installation des applications devient transparente et que les terminaux, dénués de ventilateurs, sont silencieux ‘, argumente Bruno Tiberi. Mais, comment expliquer qu’il devient impossible de lire un CD-Rom ?
La société Mafart n’a trouvé d’autre solution que de conserver quelques PC : ‘ Pour s’en priver totalement, il faudrait installer une tour de lecteurs de CD-Rom partagée, mais une telle solution serait économiquement disproportionnée ‘, conclut Gildas Struillou.

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La rédaction