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Deux labels euro en concurrence

Les éditeurs sont en quête de crédibilité pour garantir l’intégration de la monnaie unique. Ils peuvent subir les tests de deux organismes, le Basda et l’Afnor. Mais le premier, à vocation européenne, est nettement moins complet que le second.

Pour s’informer de la compatibilité euro d’un progiciel, on peut choisir de faire confiance aux déclarations de l’éditeur. C’est ce que propose de façon très succincte le CXP ou, de manière plus détaillée, l’Observatoire des progiciels euro mis en place par l’Ordre des experts comptables d’Ile-de-France. On peut aussi s’en remettre à un certificat délivré après une série de tests de vérification. A ce jour, en France, deux labels euro sont accolés à une trentaine de logiciels comptables et financiers. L’un est délivré par une association d’éditeurs européens de progiciels de gestion, le Basda (Business and Accounting Software Developers Association) ; le second par un organisme de normalisation, l’Afnor (Association française de normalisation), sous la marque ” NF euro compatibilité certifiée “. Mais le deuxième est plus complet que le premier.
Le Basda, à la demande de ses mem- bres, fait auditer les progiciels par les bureaux hollandais d’Ernst & Young. Une première vague d’estampilles a couronné, en 1999, les capacités de triangulation, de conversion et d’arrondi de vingt-neuf progiciels de gestion et finance vendus sur le marché européen. A la mi-mars dernier, un deuxième niveau a validé les fonctions de changement de monnaie de référence et les conversions multidevise. “Cette accréditation a le mérite d’être européenne”, souligne Pierre-Alain Lecointe, directeur de Coda France, l’un des premiers éditeurs à remplir les conditions de ce deuxième niveau.

L’Afnor vérifie 60 points, le Basda 5

A l’inverse de cette autoproclamation des éditeurs, le très officiel logo ” NF “, de l’Afnor, manque encore d’un caractère transnational. A ce jour, pourtant, quatre éditeurs (SAP, Sage, XRT-Cerg, Ciel) ont déjà accepté, pour huit de leurs produits au total, les règles d’un examen de passage plus complet vérifiant soixante points incontournables (contre cinq pour le Basda). L’ambition ici est d’aller au-delà de la simple application des aspects réglementaires liés à l’introduction de la monnaie unique. Sont donc testés, en plus, à partir d’un jeu d’essai : le confort et la surcharge d’exploitation, les nouveaux automatismes introduits par l’éditeur, ainsi que la conservation des histo- riques de l’entreprise afin d’assurer la traçabilité des flux comptables.
Seul SAP a fait le choix de passer au travers des deux processus de test. “Chaque fois que l’on peut avoir une validation, on le fait, confie Serge Izar, vice-président du leader mondial des PGI. Mais,
la marque NF aura plus d’impact sur nos ventes en France, en attendant qu’elle acquière une notoriété européenne”. L’Afnor mise en effet sur l’euro pour sortir du cadre étriqué de son logo très “électroménager des années 50 “, et ainsi se faire une place sur le marché européen de la normalisation et de la qualification des logiciels. “Libre aux éditeurs de nous faire qualifier leurs versions internationales, ou encore chacune de leur version locale”, insiste Jean-Louis Michel, directeur d’Aquitaine Vallée, société mandatée par l’Afnor pour réaliser les tests.

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Sophie Maréchal