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Des serveurs Intel de plus en plus propriétaires

IBM et Compaq proposent des serveurs Intel qui n’ont rien à envier à leurs homologues Risc sur le plan de la fiabilité et des performances. Revers de la médaille : leur compatibilité est limitée.

A en croire Sun, fabriquer un serveur Intel est à la portée de tout le monde. Il suffit d’aller “faire son marché” et de récupérer une carte mère par-ci, un processeur par-là, puis d’assembler le tout. Sun n’a pas vraiment tort. L’écrasante majorité des serveurs mono, bi ou quadriprocesseurs sont construits à partir des mêmes cartes mères Intel ou Serverworks. Certains font un petit effort et développent leurs propres plates-formes. Mais ils s’en remettent toujours à Intel ou à Serverworks pour le jeu de composants (chipset), qui joue le chef d’orchestre entre le processeur, la mémoire et les entrées/sorties.Depuis que HP a transféré chez Intel ses cent ingénieurs chargés de concevoir les jeux de composants et que Serverworks fait figure de référence en matière de serveurs bi ou quadriprocesseurs, on pouvait craindre, comme pour les PC, une certaine uniformité des serveurs Intel. Ce ne sera pas le cas. Pour que leurs machines sortent du lot, Compaq et IBM développent des jeux de composants maison, qui améliorent la fiabilité et la performance de leurs serveurs.IBM, par exemple, s’en remettait jusqu’ici à Serverworks. Depuis janvier, il livre son jeu de composants Enterprise X Architecture (EXA), capable de gérer des fonctions telles que la mémoire Raid ou les partitions matérielles. Avec son antémémoire de quatrième niveau, il estime même obtenir des performances supérieures de 20 % à celles des machines utilisant le composant Serverworks.

Des machines en attente d’un système à leur hauteur

Compaq, pour sa part, utilise son propre jeu de composants Profusion en plus de ceux d’Intel et de Serverworks. Même s’il a pris du retard, il compte bien se distinguer avec un nouveau modèle baptisé F8. Alors qu’IBM mise sur une architecture Numa et sur un bus mémoire pour relier les processeurs,Compaq opte pour un commutateur pour rythmer les échanges. L’ensemble dispose même de dix contrôleurs mémoire pour accéder le plus vite possible à la RAM. Et, comme l’EXA, le F8 permet de brancher des éléments à chaud. Des fonctions haut de gamme qui sont plus souvent l’apanage des plates-formes Risc.Mais en jouant la carte de la performance et de la fiabilité, ces superserveurs n’ont plus de standard que le nom. De même, ces machines ont beau disposer d’un processeur Intel, les systèmes d’exploitation du commerce restent incapables d’en tirer la quintessence. IBM possède, par exemple, une machine à trente-deux processeurs.Mais il ne la lancera pas, faute de système capable d’en tirer parti efficacement. De même, avec l’EXA, les processeurs et la mémoire sont enfichables à chaud. Mais ni Windows, ni Linux, ni même AIX 5RL ne savent encore le gérer. Ce n’est probablement qu’une question de temps pour les Unix. Mais sous Windows…

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Anicet Mbida