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Déprime des dépenses high-tech en 2001

La banque d’affaires Merril Lynch et le cabinet d’études IDC publient chacun une étude consacrée aux prévisions de dépenses des entreprises dans les technologies de l’information ces prochaines années. Mauvais dans l’ensemble, ces chiffres sont influencés par les attentats du 11 septembre.

A la suite des attentats terroristes, le cabinet d’études IDC a revu à la baisse ses prévisions de croissance de l’industrie informatique en 2001 au niveau mondial. Il prévoit une augmentation de 2,4 % en valeur des dépenses relatives aux technologies de l’information contre 7 % précédemment.Comparé aux 10 % de croissance enregistrés en 2000, année exceptionnelle selon les analystes, ce chiffre apparaît encore plus inquiétant.Pour réaliser leurs prévisions, les analystes d’IDC ont tablé sur un scénario similaire à celui de l’après-guerre du Golfe : impact négatif à court terme des opérations militaires, retour rapide à une vie normale pour les Américains et absence de nouvelles menaces terroristes.

Croissance négative en Amérique du Nord

Cette contre-performance est largement due au marché américain : IDC prévoit une croissance négative des dépenses high-tech, -0,7 %, en Amérique du Nord pour 2001 contre +12 % en 2000.Le tableau est moins sombre pour l’Europe de l’Ouest : 5,7 % de croissance en 2001 et 6,4 % en 2002.IDC prévoit une reprise des dépenses high-tech nord-américaines en 2002 avec une croissance de 4,3 %, chiffre encore bien faible. En guise de conclusion, le cabinet d’études estime qu’il faudra attendre 2003 pour retrouver un taux de croissance des dépenses high-tech comparable au millésime 2000.IDC tient à préciser que 20 % de ses analystes misent sur un scénario bien plus pessimiste. Ces derniers penchent pour une corrosion lente de l’économie avec un terrorisme rampant aux Etats-Unis, le développement d’une psychose terroriste outre-Atlantique et une récession économique globale. Force est de constater que ce scénario est crédible au vu des derniers attentats au bacille du charbon aux Etats-Unis, ces derniers jours.

Les DSI ne croient pas à un rebond rapide

De son côté, la banque d’affaires Merril Lynch vient de réaliser un sondage auprès de cinquante DSI (directeur de service informatique) américains et quinze européens afin d’estimer leurs futurs achats high-tech. Dans l’esprit, les résultats obtenus sont relativement concordants avec l’étude d’IDC.En premier lieu, ” les DSI américains se montrent plus pessimistes que leurs homologues européens “ commente la banque d’affaires. A la suite des attentats du 11 septembre, les deux-tiers des DSI pensent que les dépenses high-tech prendront plus de temps que prévu pour rebondir. Seulement 32 % d’entre eux estiment le rebond au deuxième trimestre 2002 et 17 % ne le voient pas avant 2003.Concernant leurs budgets d’achat, les DSI tablent sur une augmentation de 2,2 % en 2002.Leurs foyers de dépenses prioritaires sont les logiciels de sécurité et les outils de récupération de données après désastre. On y décèle toujours facilement l’impact psychologique de la catastrophe du 11 septembre dernier.

Pressions baissières sur les prix

Par ailleurs, environ 20 % d’entre eux prévoient de dépenser plus sur les technologies de voix sur IP. Près de 70 % des DSI envisagent de renouveler leurs PC en 2002. Côté système d’exploitation, 62 % n’achèteront pas Microsoft Windows XP, la tendance étant à favoriser Windows 2000.Enfin, les DSI pensent que les vendeurs vont subir une forte pression à la baisse sur leurs prix. En conséquence, PC, matériels de stockage et de réseau, serveurs, logiciels et prestations de consulting devraient être moins chers en 2002, selon les DSI.

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Antonin Billet