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De l’audace et de la méthode

Le seul truc vraiment excitant dans nos métiers, c’est le projet. Mais a-t-on vraiment la bonne méthode ?

La méthode qui permet d’aller vite, de ne pas coûter les yeux de la tête, de livrer une application à l’heure (rêvons un peu) et qui, en plus, fournit les fonctions demandées ! Les Anglo-Saxons ne travaillent pas
toujours comme les Français et ne connaissent pas notre subtile distinction maîtrise d’?”uvre-maîtrise d’ouvrage.Ils ont dans tous les types de projets ?” pas seulement ceux informatiques ?” des concepts opérationnels que nous ignorons en partie, comme le PFI ?” Private Finance Initiative. Ainsi,
chez eux, dans le BTP, l’Etat lance un appel d’offres à des groupes privés non seulement pour la construction d’un hôpital, mais aussi pour sa gestion ultérieure, économique et financière (pas médicale).Ce qui oblige le soumissionnaire à intégrer un maximum de contraintes et de partenaires. L’hôpital qui va naître ainsi sera sans doute plus efficace que s’il avait été conçu par un simple stylo d’architecte.Bien sûr, on parle de plus en plus d’analyse des processus, de travail par groupes de projets, etc. Mais le sempiternel cahier des charges continue d’être le pilier du système. Comme s’il était évident que
l’utilisateur final non seulement sache a priori tout ce qu’il attend de la future application, mais que, en plus, il soit capable de le décrire parfaitement. Et ensuite, pas question qu’il change
d’avis, le pauvre !En fait, ces approches traditionnelles partent d’une notion dépassée du travail : tous les métiers sont aujourd’hui essentiellement évolutifs. Nous ne ferons plus demain la même chose qu’aujourd’hui. Et,
surtout, nous ne le ferons plus de la même manière. Développer des informatisations de processus vivants doit s’effectuer autrement.Ce n’est pas un problème d’outils : tout est là. C’est une question d’audace et d’organisation : ‘ Le mimétisme reste la forme la plus répandue du jeu concurrentiel. On préfère
avoir tort avec tout le monde qu’avoir raison tout seul ‘,
critique à juste titre Serge Feneuille, ex-patron du CNRS.* Directeur de la rédaction de 01 Informatique

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Luc Fayard*