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Christian Salbaing (Hutchison Europe)

‘ Tous les services finissent par se cannibaliser ! ‘

Christian Salbaing est directeur général de Hutchison Europe. Ancien avocat d’affaires franco-canadien, il occupe cette fonction depuis 2001. Proche de Canning Fok, le directeur général du groupe, il est son homme de confiance
pour l’Europe. Il est également administrateur de Marionnaud depuis son rachat par AS Watson, la branche distribution du groupe.01 Réseaux : Votre accord avec Skype ne risque-t-il pas de cannibaliser votre offre ? Ne craignez-vous pas de faire entrer le loup dans la bergerie des opérateurs cellulaires ?


Ce n’est pas une question de cannibalisation ! Ce qui compte, c’est de se focaliser sur ses clients en leur procurant des services utiles, tant sur le plan tactile que visuel, avec une tarification attractive. Les
habitudes de consommation variant sensiblement d’un pays à l’autre, ces services doivent être adaptés à leur environnement et segmentés en fonction de la clientèle. En Suède, nous testons actuellement une offre utilisant Skype et
comportant plusieurs milliers de minutes de communication par mois dans une fourchette de prix comprise entre 20 et 50 $. Quant au ‘ loup dans la bergerie ‘, la question n’est pas propre au cellulaire :
tous les services finissent par se cannibaliser un jour ou l’autre !


L’objectif fondamental de 3 [marque commerciale d’Hutchison en Europe, NDLR] est d’offrir le choix le plus large à ses onze millions d’abonnés à l’UMTS dans le monde. Plutôt que de
parler de cannibalisation, nous considérons que nous avons tout à gagner, y compris au point de vue économique, en attirant chez nous le maximum de clients. Lorsqu’on parle de convergence, aussi bien fixe que mobile, c’est bien de
convergence des contenus et d’internet qu’il s’agit. Avec la bande passante dont ils disposent, les opérateurs cellulaires sont à un confluent stratégique. Ignorer cette convergence, c’est se créer des barrières
artificielles.Quel sens donnez-vous au récent ajournement de l’introduction en Bourse de 30 % de 3 Italia malgré ses 5,6 millions d’abonnés ? N’est-ce pas une manière de relativiser votre succès dans la
3G ?



Pas du tout. Ce sont simplement les conditions de marché qui étaient défavorables. Tous les grands acteurs du secteur (France Télécom, TIM, Vodafone et T?”Mobile) sont, peu ou prou, logés à la même enseigne. Il s’agit
d’un phénomène conjoncturel. Cela dit, c’est à nous d’éduquer les investisseurs et de convaincre les marchés de notre spécificité par rapport aux opérateurs traditionnels.


Pour le reste, je ne peux que vous renvoyer aux déclarations de Canning Fok, le directeur général d’Hutchison, selon lesquelles ‘ l’introduction en Bourse de 3 Italia n’était pas dans son
intérêt ‘.
Ce qui ne nous a pas empêché de céder 10 % de 3 Italia à Goldman Sachs pour 900 millions d’euros [y compris 480 millions de reprise de dette, NDLR].Vous n’êtes pas présent en France, qui est un marché pourtant assez peu compétitif et où une licence 3G est encore disponible. Pourquoi ne vous y portez-vous pas candidat ?


Nous avons regardé le dossier mais n’avons pas trouvé de partenaire français avec une assise suffisante dans l’univers des médias et qui soit véritablement intéressé à endosser le rôle d’un nouvel entrant. Pour
l’instant, on en est là …Quel commentaire la récente condamnation pour entente des trois opérateurs cellulaires tricolores par le Conseil de la concurrence vous inspire-t-elle ?


Il doit sûrement y avoir des faits précis qui ont motivé la décision du Conseil. Pour le reste, je n’ai pas participé à la procédure, ni pris connaissance de cette décision.

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Henri Bessières