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Choisir le bon outil pour améliorer la veille sur Internet

Une veille technologique efficace nécessite d’automatiser l’acquisition de l’information. Cette démarche passe par la mise en ?”uvre d’outils monopostes ou client-serveur.

Internet permet d’améliorer sensiblement la veille technologique (lire Décision Micro &Réseaux nö 374). Mais encore faut-il pouvoir se retrouver dans le foisonnement des informations circulant sur le web. Ce qui distingue une véritable démarche de veille de recherches plus ou moins ponctuelles, c’est avant tout son automatisation grâce à des outils spécifiques. Selon les profils des entreprises, les choix se portent sur des logiciels monopostes ou client-serveur, chacun ayant ses limites. Les outils monopostes, abordables même pour un particulier, exigent un filtrage humain, sous peine d’être noyé sous le flot d’informations. Quant aux logiciels client-serveur, outre un coût important de plusieurs centaines de milliers de francs, ils demandent plusieurs mois de tests avant d’être opérationnels.

Des logiciels pour scruter les sites web


Quel que soit le type d’outil adopté, il faut se mettre d’accord avec les futurs bénéficiaires de la veille. ” Une définition précise et objective des thèmes de veille et leur hiérarchisation sont essentielles. Le veilleur doit d’abord s’imprégner de l’entreprise afin de mieux comprendre les besoins d’information “, précise Christine Contal, responsable de la veille au sein d’Alpha-C, firme industrielle de 400 personnes. Cette dernière utilise un ensemble d’outils, comme NetMind, Copernic 2000, Strategic Finder ou Net2One, permettant d’automatiser l’acquisition d’informations. Ces logiciels monopostes scrutent des sites web pertinents, signalent les mises à jour et rapatrient les résultats de plusieurs centaines de moteurs de recherche. Gratuits ou commercialisés pour quelques centaines de francs, ces logiciels visent le marché des PME.
Mais attention à la surinformation : “Les outils amènent parfois trop d’informations. C’est au veilleur d’assurer alors le rôle de filtre, souligne Alain Yvorra, responsable de projet chez Synt:em, société n”moise spécialisée dans les biotechnologies. Il ne faut pas faire de la veille pour accumuler des données.” En effet, les outils monopostes ne permettent pas de filtrer les informations, encore moins de les rediriger automatiquement vers les personnes intéressées. Aussi faut-il prévoir, avec ce type d’outil, un veilleur capable de trier les données et de leur donner forme. Par exemple, la synthèse quotidienne prend à Christine Contal la moitié de son temps. La veilleuse d’Alpha-C conseille de rester à l’écoute de “l’ambiance” économique, des bruits, sans pour autant tout prendre pour argent comptant. “Nous pouvons ainsi anticiper certains sujets et prévoir certaines évolutions économiques “, ajoute-t-elle. Cette association des outils monopostes et de la synthèse humaine s’adapte bien à de petites structures. Mais il devient rapidement difficile de satisfaire plusieurs dizaines de responsables dont les centres d’intérêts divergent.
Recevoir de l’information à la carte constitue le nec plus ultra en matière de veille. “Seuls les outils client- serveur autorisent la gestion de plusieurs dizaines, voire plusieurs centaines de profils “, explique Pierre Batel, responsable de système de veille à l’Atelier, chez BNP Paribas, qui a conçu plusieurs systèmes de veille fondés sur des solutions client- serveur pour le groupe bancaire. Les outils employés, Portal in box d’Auto- nomy et Goldridge d’Information Innovation,coûtent 200 000 F ht (30 490?) au minimum.
De prime abord, les logiciels de veille client-serveur ne sont pas accessibles aux PME. Mais l’union fait la force, et on voit émerger des groupes de petites entreprises travaillant dans le même secteur d’activité – sans toutefois être concurrentes -, qui mettent en commun leurs ressources financières afin d’acquérir ces solutions. Le réseau Thésée, fédérant plusieurs entreprises du BTP, fut l’une des premières structures de ce genre, un modèle qui a fait école depuis. Souvent, les associations professionnelles, voire les structures parapubliques (chambres de commerce, agences régionales d’information stratégique et technologique, etc. ), chapeautent le dispositif. Après un investissement de 30 000 à 40 000 F ht (4 573 à 6 098 ?), chaque PME souscrit à une veille pour environ 5 000 F ht (762 ?) par mois. Toutefois, les logiciels client-serveur demandent plusieurs mois de tests avant d’être opérationnels. Tout au long du projet, de l’audit des besoins aux ultimes tests d’interfaçage, un panel de futurs utilisateurs doit assister le chef de projet.

Veiller sur les outils de veille est indispensable

“Quant à l’interface utilisateur, il faut tendre vers “l’info zéro clic”, considère Pierre Batel, c’est-à-dire arriver à ce que l’utilisateur reçoive sur sa page personnalisée toutes les informations susceptibles de l’intéresser, sans qu’il n’ait besoin d’effectuer le moindre clic pour la recevoir.” C’est le mode Push par excellence.
Mais, pour éviter que les coûteuses solutions client-serveur ne finissent au placard après quelques mois de fonctionnement (le cas n’est pas si rare, on a vu des entreprises investir 500 000 F ht, 76 224 ?, dans des outils jamais utilisés), une veille sur les outils de veille est indispensable. Cette surveillance technologique permet de mieux estimer les avantages et les limites de chaque logiciel existant sur le marché. Chacun à son niveau, Pierre Batel et Christine Contal suivent avec attention les nouvelles versions des outils qu’ils utilisent et s’intéressent aux nouveaux logiciels dédiés à la gestion de l’information. La veille sur la veille est un signe que l’entreprise, petite ou grande, a atteint une certaine ma”trise de l’intelligence économique.

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La rédaction