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C’est quoi l’important dans cette info ?

Jeudi soir, LoftStory a désigné ses vainqueurs. Vendredi matin, la radio me susurre à l’oreille cette nouvelle fondamentale. Elle était glissée entre la visite de Sharon et les forêts corses en feu. Sur les portails, c’est pas mieux. Et la hiérarchisation de l’information, ça sert à quoi ?

Sur Internet, c’est pire qu’à la radio. Sur certains portails généralistes, la page d’accueil est devenue un tel patchwork que l’on passe un bon moment à distinguer l’utile du superflu et de l’inintéressant.Chacun balance son horoscope, son moteur de recherche d’itinéraire, sa météo, les brèves en direct de l’AFP, sa rubrique sexe ” soft “, l’heure et la date… Dès lors, passer d’un site à l’autre revient à comparer des clones. Seul l’habillage fait la différence. J’oubliais, il y a aussi la pub qui n’arrête pas de changer !Franchement, c’est le plus pénible de tout, la pub. Sur nombre de sites, elle se terre dans tous les coins, dans tous les formats possibles ! Il y en a d’insupportables : celles qui masquent les infos et celles bourrées d’animations qui triplent le poids des pages. Au total, la multiplication de ces signaux colorés réduit à néant l’envie de lire le contenu du site.Du coup, au lieu de séduire l’internaute, la pub devient quasiment l’espace à éviter, les images à ne pas charger. Nombre de mes connaissances, comme moi-même, ont installé des plug-in qui les désactivent. Certes, les pages sont blanches et peuplées de commentaires associés aux balises . Mais quel repos pour les yeux !Le plus troublant, c’est que la publicité, qui est censée aider les sites à vivre, en vient à les condamner. Le paradoxe, s’il a de quoi faire réfléchir tous les webmasters, reste gérable tant que l’audience des sites croît, nouveaux surfeurs obligent. Mais cette croissance-là aussi s’arrêtera un jour. Et alors…La pub est-elle la seule coupable ? Non ! (Je ne suis pas idiot au point de désigner un unique coupable en guise de bouc-émissaire). La mise en pages est un sacré talon d’Achille : elle est trop souvent hétéroclite, non structurée, sans imagination. A moins que la multiplication des couleurs, des fenêtres pop-up, des animations Flash, des boutons clignotants soit un signe d’imagination ?La navigation suit souvent le même chemin, au grand dam de l’internaute. Dans les web agencies, on parle de cinématique. C’est une phase essentielle de la conception des sites, celle qui consiste à valider l’enchaînement des pages, à le rendre évident. Quel bonheur si le terme sortait du milieu des SSII et atteignait les programmeurs !Coup de bol, certains n’ont pas oublié que les principes de mise en pages existaient avant le Web. Gutemberg n’est pas mort ! Des sites le démontrent au quotidien : présentations sobres, typographies soignées, absence de plug-in exotiques, etc. Ceux-là ont bien raison : ils gagnent en lisibilité ; et ils gagneront la bataille de la fidélisation des internautes.Alors, cessons d’accoler tout et n’importe quoi sous prétexte que nous sommes sur Internet. Remarquez, ça doit être un défaut de jeunesse. Quand le Mac est arrivé, tous les documents ont arboré des pluies de polices ” Relief ” ou ” Ombré ” qui les rendaient illisibles. Quelques années plus tard, la chose avait disparu.On pourrait peut-être capitaliser sur notre expérience ? Et nattendre que quelques mois pour que la plupart des sites redeviennent fréquentables.Prochaine chronique le samedi 21 juillet
2001

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Jean-Christophe Courte